23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 11:00

Galia Slayen est une jeune étudiante à l’université d’Hamilton qui a organisé la Semaine Nationale de Sensibilisation aux Troubles Alimentaires : à cette occasion, elle a fabriqué une Barbie "taille réelle" pour désacraliser ses mensurations "de rêve".

 

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Si Barbie était "grandeur nature", elle mesurerait 1,82 mètre, aurait un tour de poitrine de 91,4 centimètres, un tour de taille de 45,7 centimètres et un tour de hanches de 83,8 centimètres. Galia Slayen, une étudiante qui s’est battue contre l’anorexie il y a quelques années, a voulu montrer à quoi ressemblerait une personne qui aurait effectivement de telles mensurations. Le résultat est plutôt inquiétant : la "femme" obtenue est très grande, avec des jambes interminables, une taille squelettique et une poitrine disproportionnée.

 

Le site "huffingtonpost.com" rapporte les propos de la jeune femme qui explique sa démarche. En 2007, quand elle était étudiante à l’Université d’Hamilton, elle a quitté l’équipe de Pom-Pom Girls dont elle faisait partie. Elle ne pouvait plus supporter la pression qu’elle subissait, notamment du point de vue de son physique. Désirant que ses camarades "réalisent l’importance des conséquences que peuvent avoir les troubles alimentaires et l’image du corps", elle a décidé de créer la Semaine Nationale de Sensibilisation aux Troubles Alimentaires (NEDAW).



Un mannequin grandeur nature "déformé"

Elle a donc décidé avec de fabriquer, avec du bois, un marteau, quelques clous et des outils, un mannequin d’1,82 mètre de haut. À l’aide de grillage métallique et de papier mâché, elle a pu modeler le corps étrangement proportionné de la poupée que les petites filles idolâtrent. Une fois la Barbie rembourrée et habillée, Galia s’est rendue dans un magasin de jouets et a acheté une "tête à coiffer" Barbie, pour lui procurer ce visage si facilement identifiable. La Barbie "taille réelle" était prête. À une telle échelle, le corps de la poupée, qui paraissait svelte et harmonieusement galbé quand elle mesurait 20 centimètres, est devenu squelettique et déformé.

 

Pour dénoncer le contraste entre le fantasme de ces mensurations idéalisées et la réalité qu’elles incarnent, Galia a également fait le choix de mettre en scène sa création avec de vrais habits. "J’ai mis mes anciens vêtements à Barbie. La jupe qu’elle porte encore aujourd’hui est un souvenir de qui j’étais quand je la portais, et que je me battais contre l’anorexie. Je l’ai mise à Barbie pour me souvenir que ce à quoi elle ressemble, et ce à quoi je ressemblais, n’est ni sain ni 'normal'."


Un symbole qui dénonce le culte de la perfection

La poupée est donc un réel symbole pour Galia, qui se sert de ce modèle pour exprimer le mal-être que peuvent ressentir les anorexiques quand elles ne se perçoivent plus telles qu’elles sont. "Le rôle de ma Barbie est simple", explique la jeune femme. "Elle attire l’attention des spectateurs et fait surgir des questionnements qui restaient dans le silence." Voilà maintenant quatre ans que Galia Slayen ressort sa poupée géante à l’occasion de la NEDAW. Elle sensibilise les gens à l’image du corps et aux troubles alimentaires, en particulier l’anorexie.

 

Pour la jeune femme, il est primordial de montrer que les poupées Barbie, que les petites filles idéalisent quand elles sont enfants, ne sont en rien l’image que leur corps pourra avoir quand elles deviendront adultes. Malgré leur apparence humaine, elles n'illustrent pas la réalité : une femme proportionnée comme une poupée Barbie serait par exemple dans l'incapacité de se déplacer autrement qu'à quatre pattes.

 

À travers l'exemple de la Barbie qui sert de modèle à de nombreuses petites filles, Galia dénonce le culte de la perfection. Véhiculé dès l’enfance, celui-ci peut fausser les perceptions intimes des adolescents et jeunes adultes au point de leur infliger un mal-être susceptible de se prolonger dans le temps.

 

Source : Gentside.com

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