Depuis huit mois, six astronautes simulent un voyage sur Mars. Deux
d'entre eux ont fictivement et pour la première fois marché sur la planète.
Un petit pas pour l'homme, mais un bond de géant pour l'humanité? Deux des
six astronautes russes, européens et chinois, enfermés depuis huit mois dans une
réplique de vaisseau spatial à Moscou, ont marché
fictivement pour la première fois sur la planète Mars ce lundi dans le cadre
d'un voyage simulé d'un an et demi.
La sortie sur Mars du Russe Alexandre Smolevski et l'Italo-Colombien Diego
Urbina a débuté à 13h ce lundi. Elle s'est terminée plus vite que prévu à 13h50.
Les deux hommes en combinaison spatiale ont marché dans un local au sol
couvert de sable, avec des roches au pied des parois des deux côtés, selon des
images diffusées au centre de contrôle des vols spatiaux, à Korolev près de
Moscou.
Après avoir installé des drapeaux russe, chinois et européen, les deux hommes
ont collecté des échantillons de sol.
Des sièges étaient disponibles sur "Mars", où les astronautes pouvaient
s'asseoir s'ils étaient fatigués, selon les images retransmises.
"Il faut être créatif"
"Nous consacrons nos premiers pas dans l'espace au premier cosmonaute de
l'histoire, Iouri Gagarine", a déclaré Alexandre Smolevski dans un message
depuis "Mars".
"C'est une expérience enthousiasmante. C'est une bonne chose en vue d'un vrai
voyage (vers Mars) dans l'avenir", a déclaré Christer Fuglesang, chef du
département scientifique de l'Agence
spatiale européenne (ESA).
"C'est très utile parce qu'il faut faire des simulations avant de vrais vols.
Cette expérience a pour but d'apprendre et pas de s'amuser", a-t-il poursuivi.
Selon l'ESA, la principale difficulté est "de passer un long moment
confinés". "Il faut être créatifs"", a-t-il estimé.
"Nous devons étudier l'impact (de telles conditions) sur l'équipage", a pour
sa part souligné Martin Zell, représentant de l'agence spatiale européenne.
"Je crois à cette mission. Jusqu'à présent c'est un succès. Je suis sûr
qu'ils réussiront à mener à bien cette expérience", a-t-il ajouté.
Quels effets sur l'homme ?
Cette sortie sera suivie de deux autres, les 18 et 22 février, lors
desquelles le Russe Alexandre Smolevski foulera le sol de Mars avec un autre
membre d'équipage, le Chinois Wang Yue, puis de nouveau avec Diego Urbina.
Pendant environ un mois, ils vont simuler les activités scientifiques et la
vie d'un équipage sur la planète rouge dans un module spécifique conçu pour
représenter la surface martienne avec du sable et des roches.
Ils rejoindront ensuite les trois autres membres d'équipage, le Français
Romain Charles et les Russes Soukhrob Kamolov et Alexeï Sitev, qui sont restés
en soutien dans le module principal, 20 mètres de long sur 3,60 mètres de large,
et dont ils se sont séparés le 2 février lors de l'arrivée en orbite simulée
autour de Mars.
L'expérience Mars-500 a débuté le 3 juin dernier à l'Institut
des problèmes médicaux-biologiques (IBMP), dans la périphérie de Moscou, où les
six volontaires, âgés de 26 à 38 ans et triés sur le volet (trois ingénieurs de
profession, un médecin, un chirurgien et un physicien), vivent totalement
isolés.
L'IBMP et l'Agence spatiale européenne, co-organisateurs de l'expérience,
veulent étudier les effets sur les hommes de l'isolement, de l'absence de
lumière du jour et d'air frais, ainsi que la restriction des contacts humains à
subir par les astronautes qui iront un jour sur Mars, même si aucune expédition
de ce type n'est prévue avant 20 ou 30 ans.
Source : Lexpress.fr