Une étude australienne fait le point sur les risques de malformation après une procréation médicalement assistée. Alors qu'il est de 5,8% pour une grossesse "classique", il monte à 7,2% pour une fécondation in vitro et à 9,9% pour une FIV avec micro-injection d'un spermatozoïde (ICSI).
Chaque année, plus de 3,7 millions d'enfants naissent dans le monde après une procréation médicalement assistée. Depuis la naissance du premier "bébé éprouvette", Louise Brown, en 1978, la technique s'est donc largement répandue. Mais en dépit de ses succès, elle comporte des risques pour l'enfant à naître. Notamment celui de malformation. C'est à l'étude statistique de ce danger que s'est attachée une étude australienne publiée samedi dans le New England Journal of Medicine. Et quelle que soit la technique utilisée, le constat est le même : les bébés conçus à l'aide de techniques d'assistance médicale à la procréation (AMP) présentent plus de risques d'avoir des malformations à la naissance.
Pour cette étude conduite par le Robinson Institute de l'Université australienne d'Adelaïde, des chercheurs ont comparé le suivi de 6163 procréations artificielles à un ensemble de 308.974 grossesses, intervenues entre janvier 1986 et décembre 2002 dans l'Etat de South Australia. "Le risque non corrigé de défaut à la naissance pour les grossesses après AMP s'élève à 8,3%, contre 5,8% pour les grossesses sans technique de procréation artificielle" explique le Pr Michael Davies du Robinson Institute.
"L'importance d'en parler entre patients et médecins"
Toutefois, ce taux de malformations ne sera pas le même selon la méthode utilisée. Elles sont de plusieurs ordres : fécondation in vitro (FIV) "classique" ou de type ICSI (micro-injection directe d'un spermatozoïde dans l'ovocyte) ou encore après "induction d'ovulation". Le Pr Michael Davies souligne : "Nous avons trouvé des différences significatives en termes de risques entre les traitements disponibles". Le chercheur précise que des recherches complémentaires vont être engagées pour comprendre ce décalage.
Ainsi d'après l'étude, le risque de malformation s'élève à 7,2% pour la FIV classique et à 9,9% pour la FIV avec ICSI. "Un élément dont on ne parle pas souvent en clinique est, je le suspecte, le risque d'avoir un enfant anormal. Cette étude souligne l'importance de parler de cela entre patients et médecins", souligne Michael Davies. "Ils doivent parler de ce risque au moment de choisir un traitement", souligne-t-il.
Source : Lci.tf1.fr