Un divorce de deux Niçois a été prononcé aux « torts exclusifs de l’époux ». Jean-Louis a même été condamné à verser 10000 € à son ex-femme pour « absence de relations sexuelles pendant plusieurs années ».
Après vingt et un ans de vie commune et deux beaux enfants, Jean-Louis et Monique ont décidé de divorcer. Jusque-là, rien de très original. Voilà même un mariage qui a fait preuve d’une certaine longévité, si l’on se réfère aux statistiques des divorces.
Ce qu’il y a de moins banal, c’est que le divorce de ce couple de Niçois a été prononcé « aux torts exclusifs de l’époux » en janvier 2009 par le juge aux affaires familiales de Nice et que la cour d’appel d’Aix-en-Provence a condamné en mai monsieur à verser 10 000 € à madame à titre de dommages et intérêts pour… « absence de relations sexuelles pendant plusieurs années ».
Jean-Louis, aujourd’hui âgée de 51 ans, tout comme Monique, a eu beau contester les accusations de sa femme, réfuter la réalité de l’abstinence reprochée, assurer que « les relations s’étaient simplement espacées au fil du temps », évoquer « des problèmes de santé » mais aussi « une fatigue chronique générée par les horaires de travail » pour justifier son peu d’empressement, rien n’y a fait. L’excuse de l’état de santé de Jean-Louis n’a pas pris auprès de la cour d’appel. « Jean-Louis G. ne justifie pas de problèmes de santé le mettant dans l’incapacité totale d’avoir des relations intimes avec son épouse », a dit la cour d’appel.
La cour d’appel d’Aix-en-Provence, qui n’a donc pas hésité à s’immiscer sous la couette de ce couple, a donné raison à Monique. L’épouse délaissée estimait que l’absence de relations sexuelles était à l’origine de leur séparation, qu’elle avait largement contribué à la dégradation de l’entente du couple. La juridiction l’a soutenue, évoquant les sacro-saints « devoirs du mariage » et considérant que « les rapports sexuels entre époux sont notamment l’expression de l’affection qu’ils se portent mutuellement ».
Après moult péripéties judiciaires, le divorce de Jean-Louis et Monique a finalement été prononcé. Et l’affaire de l’abstinence sexuelle a largement contribué à faire porter à l’époux les torts du divorce.
Ce que l’épouse n’a pas dit, c’est à quel niveau elle portait précisément ses attentes sexuelles. Au niveau de la moyenne nationale française déclarée à deux rapports par semaine ? Plus ? moins ? Ni les textes de loi ni les contrats de mariage ne donnent en tout cas de précision à ce sujet, laissant aux juges la liberté de trancher.
Source : Le Parisien