L'axolotl est une salamandre originaire du Mexique appartenant à la famille des amphibiens urodèles, vertébrés munis d'une capacité régénératrice.
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L’axolotl tient dans le creux d’une main et vit dans l’eau douce. Cette petite salamandre mexicaine possède la fantastique capacité de régénérer la plupart de ses organes endommagés ou amputés : pattes, doigts, cristallin de l’oeil jusqu’au lobe olfactif de son cerveau.
Il fait partie des animaux ayant la capacité de passer toute leur vie à l'état larvaire sans jamais se métamorphoser en adulte (on parle de néoténie), et donc de se reproduire à l'état larvaire (pédogenèse). Il est de ce fait très étudié en biologie animale. Pendant longtemps, on l'a confondu avec Ambystoma tigrinum (ou salamandre tigrée) dont on pensait qu'il s'agissait de la forme adulte.
La salamandre tigrée n'est qu'occasionnellement néoténique, alors que l'axolotl l'est généralement dans la nature.
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Régénération : la piste de l’axolotl
Une équipe de recherche de l’Université de Montréal vient d’élucider une partie du mystère qui permet à ce petit animal aquatique de faire repousser ses tissus et membres. Il s’agit d’un gène, le TGF ß1, qui pilote la voie de signalisation cellulaire de la régénération. «C’est le principal acteur exprimé lors de la régénération. Il s’agit d’une bonne piste pour comprendre comment cela fonctionne, et dans un futur lointain, pouvoir contrôler la régénération», avance Mathieu Lévesque, doctorant en biochimie.
Actif lors de la première phase de la régénération chez axolotl, l’importance du TGF ß1 – de la famille des TGF : «transforming growth factor-beta» - vient d’être démontrée dans un récent article publié sur le site de PloS ONE. Également présent chez l’homme, ce gène possède un rôle plus limité chez les mammifères comparativement aux animaux à sang froid, tel axolotl. Il s’avère utile lors de la fermeture et la cicatrisation des plaies.
Le mystère de la régénération
Lors de cette expérience, les chercheurs ont bloqué, au moyen d’un inhibiteur pharmacologique, la signalisation cellulaire permettant la régénération. Comme cet amphibien possède une peau perméable et respire en partie à travers elle, l’ingestion de cette mixture a permis d’empêcher la régénération de la patte amputée en bloquant l’expression de ce gène.
Chez l’axolotl, la régénération s’opère en deux phases, la préparation – guérison et migration de cellules qui vont se redifférencier — puis le développement qui s’apparente au développement embryonnaire avec reconstruction des organes. Sauf qu’il ne s’agit pas là de cellules souches. « Après la constitution du blastème de régénération, une sorte de bourgeon de cellules, les cellules agglomérées vont se redifférencier: les doigts se forment, la main grandit, la patte reprend son patron », explique Mathieu Lévesque.
Le processus de régénération, présent chez l’axolotl, se retrouve aussi chez le têtard capable de régénérer sa patte ou encore le poisson-zèbre, le bout de sa nageoire ou l’apex de son cœur. Un mystère qui semble familier à de nombreux invertébrés capables même de recréer des individus entiers par « morpholaxisme », telles l’étoile de mer et l’hydre. Difficile alors de ne pas être fasciné – et même un peu jaloux — par les ressources surprenantes de la nature à renaître sous l’adversité !
Sources :
Sciencepresse.qc.ca
Wikipedia (fr)