11 juin 2012 1 11 /06 /juin /2012 14:50

# Le mur de l'Atlantique


Le mur de l'Atlantique (Atlantikwall en allemand) est un système extensif de fortifications côtières, construit par le Troisième Reich pendant la Seconde Guerre mondiale le long de la côte occidentale de l'Europe et destiné à empêcher une invasion par les Alliés du continent depuis la Grande-Bretagne.

 

Ces fortifications s'étendent de la frontière hispano-française jusqu'au nord de la Norvège (Festung Norwegen). Elles sont renforcées sur les côtes françaises, belges et néerlandaises de la Manche et de la mer du Nord.

 

 

Naissance et développement

Le 22 juin 1941, le IIIe Reich rompt le Pacte germano-soviétique en déclenchant l'Opération Barbarossa, ce qui ouvre le front de l'Est. Or l'attaque sur Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, incite les États-Unis à officiellement entrer dans la Seconde Guerre mondiale, ce qui fait craindre à Hitler un débarquement sur les côtes atlantiques, Staline pressant les Alliés occidentaux pour l'ouverture d'un second front en Europe. La Wehrmacht consacrant alors l’essentiel de ses ressources en hommes et en matériels sur ce front de l'Est. Hitler, avec sa directive de guerre no 40 du 23 mars 1942, ordonne toute une série de mesures afin de renforcer les côtes des pays occupés ou annexés. En premier lieu, une protection de tous les grands ports, surtout ceux abritant, sur la façade atlantique, les bases pour sous-marins. Les Allemands sont persuadés qu'un débarquement ne peut avoir lieu qu'à proximité d'un port afin d'assurer la logistique des troupes débarquées. Dans cet esprit, l'installation de batteries lourdes et moyennes de la Kriegsmarine responsable des objectifs marins, pour l'armée de terre, la création de points d'appui renforcés autour de ces ports, enfin l'armée de l'air, la Luftwaffe doit assurer la protection anti-aérienne des lieux. Les objectifs doivent être atteints pour la fin de l'année. L'organisation Todt, le Reichsarbeitsdienst service du travail du Reich, ainsi que les unités du génie de l'armée sont chargés conjointement des travaux. Le commandement à l'ouest est également l'objet de modifications des compétences afin de rendre plus homogène la stratégie de défense et de construction du mur.

 

 

Le débarquement

Les Alliés attaquent les défenses du mur de l'Atlantique lors du débarquement du 6 juin 1944 en Normandie sur les cinq plages différentes. Ils ont alors fait le choix de débarquer loin d'un port, ces derniers étant trop solidement défendus, retenant l'expérience du débarquement de Dieppe de 1942. À l'exception d'Omaha Beach et de quelques batteries plus à l'intérieur des terres, les défenses côtières allemandes ne résistent guère plus d'une heure au débarquement des troupes alliées.

 

Mais les Alliés sont encore confrontés aux défenses du mur de l'Atlantique lors de la prise de Cherbourg fin juin 1944, du Havre début septembre 1944 ainsi que lors de la bataille de l'Escaut en novembre 1944 pour libérer les accès maritimes du port d'Anvers. La sanglante et longue bataille de Brest entre juillet et septembre 1944 pousse les Alliés à ne pas s'attaquer aux autres forteresses des ports bretons dans lequel l'armée allemande s'est retranchée (Saint-Nazaire, Lorient, Brest) sauf Saint-Malo (libérée en août 1944), ni aux îles Anglo-normandes et qui ne sont libérées que le 9 mai 1945, lendemain de la capitulation allemande.

 

 

Le-mur-de-l-Atlantique.gif

 

 

Source : Wikipédia - Mur de l'Atlantique [Fr]

 

 

 

# La ligne Maginot

 

La ligne Maginot, du nom de l'homme politique et ministre de la guerre André Maginot, est une ligne de fortifications et de défense imaginée par la Commission d'organisation des régions fortifiées et construite par la France le long de ses frontières avec la Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne, la Suisse et l'Italie au cours des années 1920-1930.

 

Le terme « ligne Maginot » désigne parfois le système entier, mais souvent il désigne uniquement les défenses contre l'Allemagne (théâtre d'opérations du Nord-Est), tandis que les défenses contre l'Italie sont appelées « ligne alpine » (théâtre d'opérations du Sud-Est). À ces deux ensembles se rajoutent les fortifications de Corse, de Tunisie (la ligne Mareth) et d'Île-de-France (la ligne Chauvineau). Le pendant allemand de la ligne Maginot est la ligne Siegfried.

 

Avec le temps, l'expression de « ligne Maginot » est devenue synonyme d'une défense qu'on croit inviolable mais qui s'avère totalement inutile.

 

 

Projets

La conception de la ligne Maginot au cours des années 1920, puis sa réalisation au cours des années 1930 découlent directement de la Première Guerre mondiale. En effet, cette guerre a aggravé la situation démographique de la France, qui se trouve ainsi lourdement défavorisée face à l'Allemagne : en cas de nouvelle guerre, il est nécessaire d'économiser au maximum le précieux « sang français » exalté par les nationalistes dans l'entre-deux-guerres. De plus, la France a subi d'importantes destructions qui ont affecté de grandes villes, des terres agricoles fertiles et des bassins industriels de première importance ; pour éviter cela, il est nécessaire de garantir l’intégrité du territoire national.

 

Ces nouvelles fortifications ont ainsi plusieurs missions en cas de guerre :

 

  • économiser les troupes et compenser les classes creuses causées par la Première Guerre mondiale ;
  • empêcher une attaque-surprise venant d'Italie ou d'Allemagne et permettre de mobiliser l'Armée française à l'abri ;
  • protéger les bassins industriels et les mines d'Alsace et de Lorraine ;
  • servir de base à une éventuelle contre-attaque ;
  • pousser les Allemands à passer par la Belgique ou par la Suisse, obligeant d'une part le Royaume-Uni (garant de la Belgique) à se battre contre l'Allemagne, d'autre part en déplaçant la zone des combats hors de France (cette stratégie est la composante du plan Dyle).

 

Les premiers projets de la ligne Maginot voient le jour avec la création en 1925 de la Commission de défense des frontières (CDF), qui établit les premiers projets. Cet organisme est remplacé à partir de 1927 par la Commission d'organisation des régions fortifiées (CORF), qui fait établir les plans et les propose au ministre de la Guerre ; elle est composée d'officiers du génie et d'artillerie avec pour président l'inspecteur général du génie, qui est d'abord le général Fillonneau puis à partir de janvier 1929 et jusqu'en 1935 le général Belhague.

 

 

Bataille de France

La bataille de France désigne l'invasion allemande des Pays-Bas, de la Belgique, du Luxembourg et de la France pendant la Seconde Guerre mondiale. L'offensive débute le 10 mai 1940, mettant fin à la « drôle de guerre », et se termine le 22 juin par la défaite des forces armées françaises et la signature de l'armistice par le gouvernement Pétain.

 

Le territoire des quatre pays est alors occupé militairement selon différentes modalités, principalement : une zone occupée par l'Allemagne au Nord et à l'Ouest, une zone occupée par l'Italie dans le Sud-Est et une zone libre sous l'autorité du gouvernement de Vichy. Ces territoires sont libérés par les offensives alliées entre juin 1944 et mai 1945.

 

 

Les raisons de la défaite française

En dépit d'une idée courante, l'armée française était loin d'être aussi surclassée en quantité et en qualité qu'on a bien voulu le dire. Mais les conceptions de base françaises quant au rôle de l'armée, considéré comme défensif, avait conduit à des choix de matériels qui, intrinsèquement solides, avaient des performances inadaptées à la guerre moderne, manquant de mobilité, d'autonomie et de moyens de communication radio et, parfois, inférieurs en vitesse comme dans l'aviation, mais parfois dotés d'une très grande puissance de feu et d'un excellent blindage comme pour certaines catégories de chars qui surclassaient le matériel allemand.

 

Un des problèmes cruciaux vient d'un effort de guerre tardif, ce qui a retardé l'équipement des unités en matériel moderne et en quantités suffisantes. Une autre cause essentielle englobe un certain nombre de manquements dans le haut-commandement et surtout des erreurs stratégiques fatales liées a des dogmes trop rigides au sein de l'État-Major français. En effet, c'est avant tout l'encerclement des meilleures unités françaises ainsi que de la majorité du corps expéditionnaire anglais en Belgique qui a causé la défaite de la France.

 

 

Ligne Maginot

 

 

Source : Wikipédia - Ligne Maginot [Fr]

 

Voir aussi : Wikipédia - Bataille de France [Fr]

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11 juin 2012 1 11 /06 /juin /2012 09:51

Le Goliath est un petit engin chenillé filoguidé utilisé par la Wehrmacht lors de la Seconde Guerre mondiale. D’une masse de 365 kg a 430 kg selon les types, il disposait d'une charge d'explosifs de 60 à 100 kg, pouvant être actionnée à distance, afin de détruire un char ou une place fortifiée. Chaque Goliath était prévu pour être détruit avec sa cible.

 

 

Historique

Vers 1940, après avoir récupéré près de la Seine un prototype de véhicule miniature développé par le concepteur français Adolphe Kégresse, le bureau de l'ordonnance de la Wehrmacht demanda le développement par la compagnie automobile Borgward de Brême d'un véhicule semblable afin de transporter des explosifs. Le résultat fut le Sd.Kfz. 302 (Sonderkraftfahrzeug, « véhicule spécial ») appelé le Leichter Ladungsträger (« porteur de charge léger ») ou Goliath. Le véhicule était dirigé à distance par l'intermédiaire d'une boîte de commande munie d'un manche à balai, qui était relié au Goliath par deux câbles téléphoniques se connectant à l'arrière du véhicule. Le premier modèle du Goliath utilisait un moteur électrique pour se mouvoir mais à cause de son coût et de ses difficultés de réparation, le modèle suivant (connu sous le nom de Sd. Kfz. 303) utilisa un moteur à essence plus simple et plus fiable.

 

Il est notamment connu pour avoir été présent sur les plages du débarquement. Heureusement pour les troupes alliées, ceux-ci avaient été mal entretenus et étaient fragiles. Pour preuve, à Utah Beach, un seul de ces chars explosa, les autres étant trop rouillés, ou leurs câbles trop abîmés par l'artillerie, pour pouvoir être utilisés. Il fut également utilisé par l’offensive allemande pour déminer un gigantesque champ de mines défensif lors de la bataille de Koursk. Plus tard, lors de l'insurrection de Varsovie de 1944, ils furent aussi employés par leurs unités SS. Les Polonais, avec le nombre restreint d'armes antichars à leur disposition, envoyaient souvent des volontaires pour découper les câbles de commande du Goliath avant qu'il n'atteigne sa cible.

 

Bien qu'un total de 7 564 Goliaths des deux modèles aient été produits, cette arme à usage unique n'a pas été considérée comme une réussite en raison de son prix de revient unitaire élevé, de sa vitesse très lente (9,5 km/h), de son mince blindage qui ne le protégeait contre aucun type d'armes antichars modernes, et de ses câbles de commande vulnérables.

 

Le combat pendant le soulèvement de Varsovie a prouvé que si le Goliath n'était pas couvert par un tir de suppression, ses câbles de commande pouvaient être facilement sectionnés par un combattant déterminé, juste équipé d'une pelle. Le Goliath, cependant, créa la base pour les avancées post-Seconde Guerre mondiale en matière de technologies de contrôle distant (drone).

 

Plusieurs exemplaires sont conservé dans des musées, en autre, un exemplaire de ce « mini-char » est en exposition au musée du débarquement de Sainte-Marie-du-Mont, au musée de la Libération de Cherbourg-Octeville, au musée Guerre et Paix en Ardennes à Novion-Porcien ainsi qu’au Deutsches Panzermuseum Munster à Munster (Örtze).

 

 

Mini tank de la 2ème guerre mondiale

Soldats britanniques avec des engins Goliath capturés en Normandie.

 

 

Goliath (Engin chenillé filoguidé)

Montage d'un Goliath Sd. Kfz. 303 par des soldats allemands lors de l'Insurrection de Varsovie de 1944.

 

 

Robot de la 2ème guerre mondiale

Un Goliath dans le Deutsches Panzermuseum.

 

 

Intérieur d'un Goliath Sd. Kfz. 303.

Intérieur d'un Goliath Sd. Kfz. 303.

 

 


 


 

Source : Wikipédia - Goliath (chenillé) [Fr]

 

Voir aussi :

Le Yamato, le plus grand Cuirassé de tous les temps (navire)

Le gouvernement Français envoya un magicien pour calmer les révoltes Kabyle de 1856

La guerre de Sept Ans (1756 - 1763) - Souvent comparé à la Première Guerre mondiale

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8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 18:48

Rosalind Elsie Franklin (25 juillet 1920 – 16 avril 1958) est une biologiste moléculaire britannique qui participa à la découverte de la structure de l'ADN.

 

 

Biographie

Après l'obtention d'un doctorat en chimie physique à Cambridge au Royaume-Uni en 1945, elle travaille en France de 1947 à 1950 au Laboratoire central des services chimiques de l'État, où elle apprend les techniques de diffraction des rayons X.

 

De retour au Royaume-Uni en 1951, elle obtient un poste au King's College où elle applique la diffraction des rayons X à l'étude des matériaux biologiques. Elle réalise plusieurs radiographies aux rayons X de l'ADN, qui seront montrées à son insu par Maurice Wilkins à James Watson.

 

Ces photographies sont déterminantes dans la découverte de la structure à double hélice de l'ADN par James Watson et Francis Crick en 1953, publiée dans Nature. La découverte de la structure de l'ADN permet à Watson, Crick et Wilkins d'obtenir le Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1962. Un prix Nobel ne pouvant être attribué à titre posthume, Rosalind Elsie Franklin, décédée quatre ans auparavant, ne fait pas partie des lauréats.

 

En raison d'une mauvaise ambiance au King's College, elle quitte cette institution pour rejoindre le Birkbeck College en 1953, où elle utilise la technique de la cristallographie sur les virus.

 

Elle meurt prématurément en 1958, à l’âge de 37 ans, des suites d’un cancer de l'ovaire vraisemblablement causé par la surexposition aux rayons X.

 

 

Rosalind-Elsie-Franklin---Decouverte-de-la-structure-de-l-.gif

 

 

Source : Wikipédia - Rosalind Elsie Franklin [Fr]

 

Voir aussi :

Wikipedia - Marie Curie [Fr]

Wikipedia - Lise Meitner [Fr]

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8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 17:28

L’opération Mincemeat (littéralement « chair à pâté ») était un plan britannique durant la Seconde Guerre mondiale destiné à convaincre le Grand quartier général allemand (OKW) que les Alliés envahiraient les Balkans et la Sardaigne au lieu de la Sicile, qui était leur réel objectif.

 

L'opération avait pour but de faire croire à l'OKW que les Allemands auraient réussi à intercepter des documents hautement confidentiels qui détaillaient avec précision les futurs plans d'invasion des Balkans et de la Sardaigne, afin d'éloigner de la Sicile - véritable objectif des Alliés - les troupes allemandes. Cette opération fut un succès, car la Wehrmacht transféra ailleurs ses divisions de l'île et permit aux Alliés de réussir en douceur leur débarquement. Cette histoire fut plus tard rapportée dans un livre puis un film sous le nom de The Man Who Never Was : L'Homme qui n'a jamais existé.

 

 

Planification du projet de désinformation

Comme la campagne en Afrique du Nord touchait à sa fin, les membres du Haut Commandement allié tournèrent leur attention sur le continent européen. La situation géographique de la Sicile faisait d'elle un objectif stratégique primordial et ce aussi bien pour fournir un tremplin idéal pour l'invasion du continent, que pour continuer à maintenir une présence forte des Alliés en Méditerranée. Cependant, cette importance stratégique était aussi reconnue par les Allemands qui y avaient installé une puissante base aérienne d'où partaient les avions de la Luftwaffe notamment en direction de Malte. Comme la puissante armada et la concentration de troupes Alliées destinées à l'invasion (voir Opération Husky) seraient facilement repérées par les puissances de l'Axe, les Alliés se devaient de tromper les Allemands afin que ces derniers ne concentrent pas leurs troupes en Sicile et qu'elles ne puissent pas repousser les forces d'invasion à la mer.

 

Quelques mois auparavant, le Flight Lieutenant Charles Cholmondeley de la section B1(a) du MI5, présentait une idée intéressante : parachuter (avec un parachute qui se serait en apparence mal ouvert) en France un homme précédemment décédé portant sur lui une radio alliée qui fournirait alors aux allemands un moyen d'écouter les messages ennemis lesquels seraient de la désinformation. Cette idée fut écartée car jugée impossible ; mais quelques mois plus tard, le capitaine de corvette Ewen Montagu, un officier naval de renseignement membre du Twenty Committee, a trouvé cette proposition fort intéressante. L'équipe qui travaillait sur cette opération de désinformation pensait, dans un premier temps, que les documents devaient être « trouvés » sur un homme qui aurait été tué durant son évacuation par parachute, ce dernier ne se serait pas ouvert, comme l'avait proposé Cholmondeley. Cependant, depuis que les Allemands savaient que ce n'était pas la politique alliée d'envoyer des documents sensibles au-dessus du territoire ennemi, les Britanniques optèrent plutôt pour un homme qui serait mort lors d'un accident maritime. Cela expliquerait le fait que l'homme soit mort depuis plusieurs jours s'il était trouvé dérivant sur la mer et ceci résolut le problème des documents secrets. Maintenant qu'ils avaient un plan, l'opération avait besoin d'un nom de code et Montagu lui donna le nom de code : opération Mincemeat.

 

 

Précédents historiques

L'idée d'employer un cadavre avec des documents n'était pas nouvelle et plusieurs essais similaires illustraient ceci.

 

 

  • Au XVIe siècle au Japon, on dit que le daimyoMori Motonari employa la même idée, mais dans le but de faire passer les généraux de son ennemi Amako Tsunehisa comme traîtres.

 

Mais aussi durant cette guerre :

  • Le premier s'est produit en août 1942 où un plan identique de tromperie avait été entrepris juste avant la bataille d'Alam Halfa en employant un cadavre qui portait sur lui une carte. Le corps fut placé dans une voiture qui avait sauté dans le champ de mines qui faisait face à la 80th Light Division au sud de Quaret el Abd. La carte indiquait des champs de mines alliés fantômes et les Allemands tombèrent dans le piège. Les panzers d'Erwin Rommel furent envoyés dans un secteur où le sable était non tassé et ces véhicules s'ensablèrent.

 

  • La deuxième tentative relevait également de la désinformation mais à plus petite échelle. En septembre de la même année un PBY Catalina écrasé au large de Cadix transportait à son bord le Paymaster-Lieutnant James Hadden Turner de la Royal Navy. Lorsque son corps fut déposé par le courant sur une plage près de Tarifa et récupéré par les autorités espagnoles, il portait sur lui une lettre du généralMark W. Clark à destination du gouverneur de Gibraltar, qui mentionnait le nom d'agents français en Afrique du Nord et donnait la date du débarquement de l'opération Torch pour le 8 novembre (qui était en fait prévue pour le 4 novembre). Lorsque le corps fut rendu aux autorités britanniques, la lettre était toujours en sa possession, et il fut prouvé par des experts qu'elle ne fut jamais ouverte. Naturellement, les Allemands avaient les moyens de lire celle-ci sans ouvrir l'enveloppe, mais s'ils l'ont fait, ils considérèrent l'information comme fausse, si bien qu’ils ne crurent pas à un débarquement le 4 mais agirent tout de même trop tard le 8.

 

 

Major William Martin, Royal Marines

Avec l'aide du pathologiste de renom, Sir Bernard Spilsbury, Montagu et son équipe avaient les moyens de dénicher le corps idéal pour arriver à leur fin avec le maximum de réalisme. Grâce à des enquêtes des plus discrètes ils purent trouver un homme de 34 ans mort peu avant d'une pneumonie due à l'ingestion de mort aux rats. Ils ont informé sa famille des besoins de l'armée de ce corps et leur demanda, bien sûr, de garder le secret. La famille de l'homme accepta, mais à condition que la véritable identité de celui-ci ne soit jamais révélée. Ce cadavre convenait parfaitement pour cette opération car des suites de sa pneumonie une quantité importante de liquide se trouvait dans ses poumons ce qui se rapprochait des effets d'une mort par noyade et d'un séjour prolongé dans l'eau.

 

L'étape suivante était de créer une fausse identité et une vie à cet homme, le major William Martin des Royal Marines, un capitaine nommé major à titre provisoire, né à Cardiff, au Pays de Galles, en 1907, et assigné au Quartier Général des opérations combinées. Ce grade lui fut attribué car il était trop jeune pour avoir un rang supérieur. Ce grade lui permettait d'être crédible et justifiait la mise en sa possession de ces documents.

 

Par souci de réalisme, il lui attribua une fiancée surnommée Pam (en fait une employée du MI5, Nancy Jean Leslie (1923-2012), qui épousera après-guerre le colonel des Life Guards William H. Gerard Leigh), dont on glissa la photographie et des lettres d'amour dans son portefeuille. On lui fournit aussi un jeu de clefs, un talon de billet d'entrée d'une pièce de théâtre récemment représentée, un justificatif de logement pour son club londonien, et ainsi de suite. Afin de le rendre encore plus réel, Montagu et son équipe ont décidé de lui créer une nature distraite, à l'aide de différents éléments comme des rappels de factures, une carte d'identification de rechange pour remplacer celle qu'il avait perdue, un passe du QG expiré qu'il aurait oublié de remplacer, et la lettre incendiaire d'un directeur d'agence du groupe Lloyds Bank pour un découvert de £17.19s 11d. Ces derniers rajouts, bien qu'ingénieux, comportaient un élément de risque car il était possible que l'Abwehr reste soupçonneux sur le fait de confier à un homme si négligent des documents si sensibles. Cependant, même si Montagu était au courant de ce qui s'était passé avec l'homme du PBY, il comptait aussi sur le fait que les Allemands seraient fortement intéressés de posséder de telles informations.

 

Mais il était également nécessaire d'employer son inattention parce qu'ils devaient encore trouver la façon de s'assurer que le corps et ses documents seraient récupérés ensemble. La solution retenue fut que Martin soit relié par une chaîne à ces documents afin qu'il puisse y garder un œil durant toute la durée du vol.

 

Tandis que la couverture était créée par Montagu et son équipe, les documents importants étaient rédigés. Ceux-ci devaient tromper les Allemands en leur signifiant explicitement que l'invasion aurait lieu ailleurs qu'en Sicile. Ainsi, le scénario d'attaque sur la Sardaigne mettant en avant le fait qu'elle servirait d'avant-poste à un débarquement en Provence puis serait suivi d'un deuxième débarquement en Grèce depuis les Balkans. Plutôt qu'énoncer clairement les plans d'attaques, ceux-ci étaient suggérés dans une lettre personnelle du Lieutnant General, Sir Archibald Nye, vice-chef du General Imperial Staff à destination du général Sir Harold Alexander, le commandant britannique en Afrique du Nord. On y indiquait qu'il y aurait deux opérations : Alexander attaquerait la Sardaigne et la Corse, alors que le Général Sir Henry Maitland Wilson prendrait le commandement du front sur la Grèce (auquel ils donnèrent le nom d’opération Husky, le vrai nom de l'attaque sur la Sicile). En outre, dans le but de maintenir les Allemands dans le doute, la lettre révélait que les alliés devaient à tout prix faire croire aux Allemands qu'ils allaient simuler une attaque sur la Sicile. Ceci donnerait réellement l'impression aux Allemands qu'ils allaient être confrontés à une force Alliée si importante qu'elle aurait été capable d'attaquer sur deux fronts séparés sans aucun problème, les obligeant ainsi à disperser leurs défenses pour contrer la menace ennemie.

 

Pour souligner la nature sensible de cette lettre et aussi afin d'établir les qualifications requises au major Martin pour expliquer son voyage en Afrique du Nord, Montagu y a également inclus une autre lettre de Lord Louis Mountbatten, le chef des Opérations Combinées à destination, de l'amiral Andrew Cunningham, le Commander in Chief en méditerranée. Dans cette lettre, Mountbatten ordonnait à Martin de réaliser une expertise des opérations amphibies ; mais indiquait aussi à Cunningham que cette lettre était bien trop importante pour qu'elle voyage par les voies habituelles, et par conséquent le besoin de Martin de voyager en avion. La lettre comportait entre autres l'information que la Sardaigne devait être la principale cible de l'invasion.

 

 

Mise en exécution du plan

Le major Martin, conservé dans de la neige carbonique et habillé dans son uniforme de Royal Marines, a été placé dans une boîte en acier scellée, puis Cholmondeley et Montagu louèrent une voiture pour la ramener à Holy Loch, en Écosse et la placer eux-mêmes à bord du sous-marin britannique HMS Seraph. Montagu avait contacté l'amiral Barry, l'officier de liaison responsable des sous-marins et il lui conseilla d'embarquer sur le HMS Seraph car il était alors disponible et pratique pour ce genre de mission. C'était un fait totalement fortuit, mais pour son officier commandant, le lieutenant Norman L.A. "Bill" Jewell et son équipage, avaient déjà effectué ce genre de mission.

 

Le 19 avril 1943 le Seraph prit la mer et navigua jusqu'à se trouver à environ un mille au large d'Huelva sur la côte espagnole. Cet endroit avait été choisi parce qu'ils savaient que l'Espagne, en dépit de son officielle neutralité, était en sympathie avec les puissances de l'Axe et de ce fait collaborait souvent avec les membres de l'Abwehr. De plus, les alliés savaient qu'un agent allemand était très actif à Huelva et qu'il entretenait d'excellents contacts avec les fonctionnaires espagnols.

 

À h 30 le 30 avril, le lieutenant Jewell ordonna de placer la boîte métallique sur le pont prétextant à ses hommes que ceci était une expérience météorologique classée top secret et qu'ils devaient ainsi garder le secret sur ce qu'ils avaient fait durant leur mission. Ils ouvrirent alors la boîte, mirent au major Martin son gilet de sauvetage, attachèrent sa serviette avec ses papiers, puis le corps fut doucement jeté à la mer où la marée devait se charger de le déposer sur la plage. Ceci fait, Jewell envoya le message suivant au comité : « Mincemeat completed » (« Hachis terminé »).

 

Le corps a été découvert à environ h 30 par un pêcheur local, José Antonio Rey Maria, qui le rapporta au port, et cette découverte fut transmise à l'Abwehr, qui était représentée dans la ville par Adolf Clauss, un technicien agricole.

 

 

La-fausse-identite---martin-williams.jpg

La fausse identité de Martin williams

 

 

Source : Wikipédia - Opération Mincemeat [Fr] (plus d'info)

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8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 16:51

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'opération Fortitude (Courage en anglais) fut le nom de code collectif pour des opérations de désinformation et d'intoxication menées par les Alliés dans le but de :

 

  • Cacher aux Allemands que le lieu du débarquement qui serait la Normandie, en leur faisant croire qu'il serait effectué ailleurs (Norvège ou Pas de Calais),
  • Et, une fois celui-ci lancé, leur faire croire, afin de retarder l'arrivée des renforts allemands, que ce n'était qu'un débarquement de diversion, le véritable débarquement devant avoir lieu ailleurs.

 

Fortitude fut la pièce maîtresse d'un ensemble plus large d'opérations de dissimulation appelé opération Bodyguard qui, elles, visaient à cacher aux Allemands l'ensemble des projets de débarquement alliés en Europe, dont ceux de Méditerranée.

 

Ces opérations étaient planifiées et dirigées par la London Controlling Section, située à Londres et conduite par l'état-major suprême allié (Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force ou SHAEF).

 

 

Objectifs

L'imminence d'un débarquement dans le nord-ouest de l'Europe ne pouvait plus être cachée, à la vue de la concentration de troupes qui avait commencé, fin 1943. L'idée était de cacher son lieu réel, en Normandie, en confortant un certain nombre d'hypothèses émises par le haut commandement allemand :

 

  • Au nord : en faisant croire à l'hypothèse d'un débarquement en Norvège, hypothèse soutenue par Adolf Hitler et son entourage immédiat (Fortitude Nord) ;

 

  • Au sud : en faisant croire qu'il aurait effectivement lieu là où il paraissait le plus vraisemblable, c'est-à-dire le Pas de Calais (Fortitude Sud), car offrant la distance maritime la plus courte.

 

Lorsque le débarquement en Normandie aurait débuté, il fallait faire croire aux Allemands qu'il ne s'agissait que d'une diversion ou d'un débarquement secondaire le plus longtemps possible pour retenir les forces allemandes dans le Nord de la France et sur les autres points du mur de l'Atlantique et, ainsi, de permettre aux Alliés de consolider leur tête de pont jusqu'à atteindre la parité, puis, la supériorité numérique.

 

 

Moyens

L'opération reposait sur des activités majeures :

 

  1. Création d'unités fantômes sur le sol anglais et écossais, grâce à la mise en place de leurres et d'une activité radio intense ;
  2. Des fuites contrôlées dans les canaux diplomatiques à travers les États neutres.
  3. L'utilisation d'agents doubles destinés à envoyer des informations contrôlées par les services secrets alliés aux services secrets allemands.

 

Des mesures passives avaient également été prises.

 

 

Conséquences de l'opération Fortitude

Les Alliés pouvaient juger facilement l'efficacité de ces stratagèmes. Comme Ultra avait révélé le codage de la machine Enigma assez tôt, les Alliés pouvaient déchiffrer les réponses du haut commandement allemand à leurs actions.

 

Il est à peu près certain que les Allemands ont cru au débarquement dans le Pas-de-Calais jusqu'au redéploiement de la XVe armée allemande face aux Alliés en août 1944. Il est fort probable qu'ils n'aient définitivement renoncé à l'hypothèse qu'en septembre.

 

En tout état de cause, l'opération fut décisive pour le succès du plan allié, car elle a forcé les Allemands à garder une masse de troupes concentrées dans le Pas-de-Calais en réserve, en attente d'une improbable attaque, permettant ainsi aux Alliés de maintenir, puis consolider, leurs positions en Normandie. Elle n'a toutefois pas permis une offensive décisive des Britanniques le long de la côte vers l'est comme le prévoyait Montgomery et a obligé les Américains à percer vers le sud, avant de reprendre la direction de l'Allemagne.

 

 

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Un char gonflable. M4 Sherman.

 

 

Source : Wikipédia - Opération Fortitude [Fr] (plus d'info)

 

Voir aussi : Les communications japonaises décodées

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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 11:43

Inaugurée en mars 1889 et immédiatement couronnée d'un certain succès populaire, la tour Eiffel a fait vite l'objet de l'admiration ou de la jalousie d'autres pays, voire de certains ingénieurs. Ainsi dès 1890 le Royaume-Uni lance un concours pour réaliser une tour de 1 200 pieds, soit environ 360 mètres. Soixante-dix projets sont présentés, mais leur ressemblance avec la tour Eiffel est souvent tellement flagrante que le jury apparaît désappointé, comme l'explique un membre :


« L'existence de la Tour et le désir d'éviter des imitations ont considérablement accru les difficultés du problème, car la tour Eiffel réunit les moyens les plus rationnels de combiner un monument présentant un aspect architectural et une construction économique. »


Les travaux commencent finalement en 1893, mais le chantier n'est pas poursuivi au-delà de 50 mètres de hauteur.

Depuis, de nombreuses répliques ou imitations sont apparues.

 

 

Par hauteur décroissante

 

 

 

Implantations-de-reproductions-a-l-identique--de-la-tour.JPG

Implantations dans le monde des principales reproductions à l’identique, bien qu’à échelle réduite, de la tour Eiffel.

 

 

Replique-de-la-tour-eiffel-en-chine.jpg

 

Dans un quartier de la ville de Hangzhou en Chine se trouve une réplique de la Tour Eiffel française (108 mètre de haut). Hangzhou, est une ancienne ville impériale devenue lieu de villégiature chic, situé à 200 kilomètres de Shanghai.

 

A quelques centaines de mètres, un quartier parisien type haussmann a lui aussi été reproduit.

 

 

Sources :

Wikipedia - Répliques et imitations de la tour Eiffel [Fr]

Chine-informations.com

 

Autre sujet similaire :

La Tour Eiffel va être démontée - Chine

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30 mai 2012 3 30 /05 /mai /2012 17:09

Le camouflage Dazzle, aussi connu sous le nom de Razzle Dazzle aux États-Unis (Dazzle signifiant « embrouiller » en anglais) et sous celui de camouflage disruptif, était une technique de camouflage destinée à protéger un navire des tirs d'artillerie et de torpilles, en empêchant l'adversaire d'estimer avec précision sa position et son cap. Attribué à l'artiste Norman Wilkinson, ce camouflage repose sur un motif complexe formé d'un enchevêtrement de lignes irrégulières et de couleurs très contrastées, afin de briser la silhouette du navire.

 

Très utilisé à la fin de la Première Guerre mondiale et avec moins de succès pendant la Deuxième Guerre mondiale, il devint rapidement obsolète à cause des progrès réalisés dans la télémétrie et de l'avènement d'une nouvelle technique de détection : le radar.

 

 

Mécanisme

L'objectif de ce camouflage n'est pas de dissimuler le navire, mais d'empêcher l'adversaire d'identifier avec précision le type de navire, ses dimensions, sa vitesse et son cap. Son efficacité repose sur l'illusion d'optique créée par des motifs entrecroisés, qui perturbent la vision d'un observateur utilisant un télémètre mécanique (outil utilisé par l'artillerie navale pour évaluer la distance de tir). En pratique, un observateur serait incapable de déterminer s'il voit la proue ou la poupe, et il lui serait tout autant difficile de dire si le navire se rapproche ou s'éloigne.

 

Les appareils de visée de l'époque étaient des instruments d'optique basés sur le principe de coïncidence. L'observateur devait régler l'appareil de façon à ce que les deux facettes de l'image projetée dans l'oculaire par un jeu de miroirs se rejoignent parfaitement, afin de donner une seule image du navire ennemi. Une réglette donnait alors la distance séparant le navire de l'observateur. Les motifs Razzle Dazzle avaient pour but de perturber la vue de l'observateur au moyen d'une illusion d'optique, et de l'empêcher de reconstituer une image cohérente dans l'appareil : même lorsque les deux facettes étaient correctement alignées, l'enchevêtrement de lignes brisées du camouflage donnait l'impression que l'image finale était mal reconstituée.

 

Ce subterfuge se montrait surtout efficace pour contrer la menace des sous-marins, leurs périscopes étant équipés d'organes de visée similaires à ces appareils. De surcroît, certains camouflages représentaient une fausse vague à la proue, afin de rendre plus difficile l'estimation de la vitesse.

 

 

Origine

L'origine du concept est attribuée à Sir Norman Wilkinson, peintre de profession et lieutenant réserviste dans la Royal Navy pendant la Première Guerre mondiale. À cette époque, les U-boote allemands mettent à mal le commerce maritime des Alliés, en procédant à la destruction systématique de leurs navires marchands (voir Bataille de l'Atlantique de 1917). Assigné à diverses missions de patrouille sous-marine et de déminage, le lieutenant Wilkinson apprend en avril 1917 les ravages causés par les U-boote, dont l'activité venait de s'intensifier. Il réfléchit alors à un moyen de soustraire les navires à la vue des périscopes. Constatant qu'aucune technologie ne permettrait un tel artifice, il eût l'idée de recourir à des motifs en lignes brisées pour décorer les navires, et ainsi embrouiller les sous-mariniers.

 

L'amirauté britannique, alors en recherche d'un moyen d'empêcher les attaques répétées des sous-marins allemands, avait déjà testé de nombreux camouflages différents (tel que le rose Mountbatten), sans grand succès. Elle fut rapidement séduite par l'idée du camouflage Dazzle, et le navire marchand SS Industry fut le premier à être peint de la sorte, afin d'en tester l'efficacité. Le test fut concluant et cette innovation fut immédiatement adoptée par l'amirauté, qui créa une unité de camouflage spécialisée à la tête de laquelle elle plaça le lieutenant Wilkinson. Installé dans les studios de la Royal Academy of Arts de Londres et aidé par deux douzaines d'artistes et d'étudiants de l'académie (camoufleurs, modélistes, préparateurs de plans de construction), il avait pour mission de créer les schémas, de les appliquer à des modèles et de les soumettre à la critique d'observateurs expérimentés. Ceux-ci disposaient d'un studio aménagé pour recréer les conditions d'observation au périscope. Enfin, les schémas retenus devaient servir à préparer les plans définitifs destinés aux artistes à quai. Le plus célèbre d'entre eux était le peintre vorticiste Edward Wadsworth, qui supervisa le camouflage de plus de deux cent navires militaires, et qui immortalisa ses créations sur des toiles après la guerre.

 

Dans une conférence de 1919, Norman Wilkinson expliquait ceci :

« L'objectif de ces motifs n'était pas tant de faire échouer les tirs de l'adversaire, mais de l'induire en erreur, lorsque le navire était visé, quant à la position exacte sur laquelle il devait faire feu. [Le Dazzle était] une façon de produire un effet d'optique par lequel les formes habituelles d'un navire sont brisées par une masse de couleurs fortement contrastées, augmentant ainsi la difficulté pour un sous-marin de décider sur quelle trajectoire attaquer le navire... Les couleurs les plus utilisées étaient le noir, le blanc, le bleu et le vert... Lors de la conception d'un schéma, les lignes verticales étaient à éviter. Les lignes inclinées, courbées et les rayures sont de loin les meilleures et engendrent une plus grande distorsion de l'image. »

 

 

Première Guerre mondiale

Le Razzle Dazzle fut employé par les britanniques dès août 1917, avec le camouflage du navire marchand HMS Alsatian. Protéger les navires marchands était une priorité, car ils étaient la cible privilégiée des sous-marins allemands. Le camouflage fut ensuite rapidement étendu à l'ensemble des navires de guerre, et à la fin 1917, plus de 400 navires avaient été repeints de la sorte.


Le Dazzle fut également adopté par des marines d'autres nations. Le peintre impressionniste Everett Warner, familier avec les techniques de camouflage testées par l'armée américaine, inventa un concept similaire et le proposa à l'US Navy. Celle-ci jugea l'idée intéressante et l'intégra en 1918 dans son arsenal de techniques de camouflage, en plaçant Warner à la tête d'une unité de recherche, comme cela avait été fait avec son homologue britannique. L'US Navy aura d'ailleurs pris soin d'engager le lieutenant Wilkinson en tant que consultant pendant un mois à Washington, afin de mettre leurs idées en commun.

 

La généralisation de cette technique stimulera les recherches scientifiques ultérieures sur le camouflage Dazzle, recherches qui avaient été insuffisantes dans la marine britannique. Ces études portaient essentiellement sur l'impact des différents types de motifs et sur l'efficacité des couleurs utilisées (avec pour facteurs la réflexion lumineuse, la teinte et la saturation).

 

Durant les deux guerres mondiales, d'anciens paquebots de ligne, propriétés de compagnies maritimes civiles telles que la Cunard Line, furent réquisitionnés et intégrés dans la flotte britannique, pour soutenir l'effort de guerre. Ces navires auxiliaires furent équipés de pièces d'artillerie et repeints en Razzle Dazzle. Le RMS Empress of Russia, de la compagnie de transports de passagers Canadian Pacific Steamships, en est un exemple.

 

 

Entre-deux-guerres

Bien que très utilisé à la fin de la Première Guerre mondiale, il tomba en désuétude durant l'entre-deux-guerres, notamment pour la connotation négative que lui prêtait l'amirauté britannique. Celle-ci affirma que ce camouflage n'avait pas d'effet significatif sur les tirs de sous-marins, et qu'il était préférable de revenir à une peinture plus sobre. Si l'efficacité du camouflage Dazzle n'a effectivement jamais été véritablement démontrée, il a tout de même eu le mérite d'améliorer le moral de l'équipage. Il a également eu un impact positif auprès des civils ; voir des centaines de navires colorés à quai était une première dans l'histoire maritime.

 

 

Deuxième Guerre mondiale

Ce camouflage sera à nouveau utilisé au cours de la Deuxième Guerre mondiale, mais de façon beaucoup moins généralisée. En effet, les progrès réalisés dans les systèmes de détection (notamment le radar) ont rendu ce camouflage obsolète. Qui plus est, la montée en puissance de l'aviation constituait une nouvelle menace pour les navires de guerre, et les couleurs vives et colorées de leur coque facilitaient leur repérage depuis le ciel (jaune, violet, vert clair, etc.).

 

Vers la fin de la guerre, l'US Navy initia un programme de camouflage à grande échelle, qui visait tous les cuirassés de la classe Tennessee et quelques porte-avions de la classe Essex. En effet, une fois la menace de l'aviation japonaise écartée, ce sont les sous-marins qui sont revenus sur le terrain stratégique. Le camouflage Dazzle redevenait nécessaire, et chaque schéma devait passer par un protocole d'évaluation avant d'être validé et appliqué en série.

 

 

bateau-dazzle.jpg

 

Razzle Dazzle

 

bateau furtif dazzle

 

Camouflage Dazzle

 

camouflage Razzle Dazzle

 

 

Source : Wikipédia - Camouflage Dazzle [Fr]

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25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 18:37

La guerre de Cent Heures est un conflit qui opposa le Salvador et le Honduras en juillet 1969. Elle est également connue sous le nom de guerre du Football, même si le football n’a été que le catalyseur et non la cause profonde de cette guerre.

 

 

Rencontres de football

C’est dans ce contexte houleux que le Salvador et le Honduras jouaient les matches éliminatoires pour la coupe du monde de football, qui devait se dérouler l’année suivante au Mexique. L’une des rencontres avait lieu à Tegucigalpa, la capitale du Honduras, alors perturbée par une grève des enseignants. Pour attirer l’attention sur leurs revendications, les grévistes avaient semé des clous sur la chaussée de certains quartiers, des pneus furent crevés et les footballeurs salvadoriens en visite en furent notamment les victimes. Se sentant personnellement visés, ils se répandirent en insultes sur les Honduriens. Sans doute en représailles, toute la nuit précédant l’épreuve, l’équipe du Salvador fut empêchée de dormir par les partisans de l’équipe locale, qui cernaient l’hôtel où logeaient les joueurs adverses.

 

Le lendemain, le 8 juin, épuisés par le manque de sommeil, les Salvadoriens perdirent 0 à 1, le but hondurien ayant été marqué à la dernière minute du jeu. Désespérée, Amelia Bolanios, une jeune Salvadoriennne supportrice de son équipe, se tira une balle dans le cœur. Le corps d’Amelia fut rapatrié, ses obsèques furent décrétées nationales, et suivies par le Président et le gouvernement du Salvador.

 

Le match de retour, prévu le 15 juin 1969 au Salvador, fut mis sous la haute surveillance de l’armée. Mais l’équipe du Honduras vit d’abord son hôtel incendié (il n’y eut aucune victime), et dut déménager pour un autre hôtel. Là, elle fut soumise par les Salvadoriens au même régime de privation de sommeil. Escortée par la police, l’équipe épuisée gagna le stade, et perdit le match 0 à 3. En outre, les Honduriens qui avaient fait le voyage pour assister au match furent molestés, et les échauffourées (voitures incendiées, fenêtres brisées, hôpitaux débordés) causèrent la mort de deux personnes. L’équipe de football put regagner son pays sans encombre, mais la frontière fut fermée.

 

Apprenant les faits, les Honduriens cherchèrent à se venger et s’en prirent aux résidents salvadoriens. Il y eut des morts et des blessés, le gouvernement ne fit rien au début pour empêcher les exactions, avant que la violence ne finisse par paralyser la capitale pendant deux jours. Seule la fatigue des émeutiers mit fin aux exactions.

 

Les deux pays ayant chacun gagné un match, ils devaient encore s’affronter à Mexico le 26 juin afin d’être départagés. Des deux côtés de la frontière, journaux, radios et télévisions continuèrent de verser de l’huile sur le feu, faisant appel à la fierté nationale. L’activité économique avait pratiquement cessé dans les deux pays alors que la passion pour ces faits gagnait toute l’Amérique centrale.

 

Le match à Mexico, disputé dans une atmosphère d’émeute, fut gagné par le Salvador 3 à 2, mais les troubles ne cessèrent pas : hommes molestés, femmes violées, quelques morts, hôpitaux une fois de plus débordés. Le Honduras accusa les arbitres de malhonnêteté, les joueurs adverses de tricherie. On échangea des calomnies des deux côtés, et cela gagna les deux gouvernements.

 

 

Pressions des militaires salvadoriens

Une dernière explication possible serait la pression exercée par les militaires salvadoriens sur leur président Sanchez Hernandez. Celui-ci avait été affaibli par l’affaire des Sleeping Beauties, et il craignait un coup d’État. La pression des généraux était importante et ceux-ci avaient déjà prévu la guerre, comme nous le montre l’attaque effectuée par les Salvadoriens : l’attaque avait été planifiée depuis longtemps et était calquée sur le plan qu’avaient utilisé les généraux israéliens durant la guerre des Six Jours. C’est d’ailleurs la thèse d’Yves Salkin selon laquelle Sanchez Hernandez aurait dû céder face à ses généraux.

 

« Le 14 juillet 1969, au matin, une ultime conversation téléphonique, dont la teneur n’a pas été révélée, a lieu entre les présidents López Arellano et Sanchez Hernandez et à la suite de laquelle le chef de l’État salvadorien a demandé à ses troupes d’être prêtes à passer à l’action le soir même. Qui l’a poussé à franchir le Rubicon ? Le désir de dissuader les Honduriens de ne plus chasser de leur sol les malheureux colons ? Non pas. Mais plutôt la peur, comme il le déclarera plus tard, de paraître faible devant son opinion publique et d’être victime d’un coup d’État. Avec le recul du temps, les objectifs de l’opération salvadorienne semblent plus clairs aujourd’hui. Le but politique, de toute évidence, était de faire tomber le gouvernement de López Arellano et de mettre fin à la politique anti-salvadorienne ayant cours au Honduras. »


Le conflit

Dans les heures qui suivirent le match, des escarmouches eurent lieu à la frontière des deux États, suivies d’une intense propagande qui rapporta des atrocités de toutes sortes, le plus souvent imaginaires. Des incidents de frontière mettant en jeu quelques douzaines de personnes devenaient des « combats importants », et les deux côtés annonçaient triomphalement la victoire.

 

Le 4 juillet 1969, alors que le nombre des Salvadoriens expulsés se monte à 20 000 et que le vice-consul du Salvador à Tela est assassiné, les relations diplomatiques entre les deux États sont rompues.

 

Toutes ces rodomontades culminèrent le lundi 14 juillet 1969, quand un avion militaire salvadorien lâcha une bombe sur Tegucigalpa. La guerre commençait, et allait durer... cent heures.

 

L’armée de terre salvadorienne était supérieure en nombre (8 000 hommes) et en armement (fusils allemands modernes et pièces d’artillerie de 105 mm), alors que son homologue hondurienne, mal organisée, était plus faible en personnel (2 500 hommes) et en armes (vieux fusils américains). L’aviation hondurienne, au contraire (23 avions de combat type Corsair), était supérieure à l’aviation adverse (11 avions de combat type Mustang et Corsair).

 

L’armée salvadorienne lança des offensives le long de la principale route joignant les deux pays et contre les îles honduriennes dans le golfe de Fonseca. Au début, elle avança rapidement sur huit kilomètres. Dans la soirée du 15 juillet la capitale provinciale de Nueva Ocotepeque était capturée. Cependant l’aviation hondurienne était supérieure et détruisait, outre son opposante, les dépôts de munitions et de carburant, ce qui contraignit l’armée salvadorienne à l’immobilité.

 

Les 20 Chance Vought F4U Corsair de la Fuerza Aera Hondurena affrontèrent des Corsairs et des North American P-51 Mustang du Salvador avec succès. Ce furent d’ailleurs les derniers combats de ces avions de la Seconde Guerre mondiale.

 

La guerre du football a causé 2 000 morts et quelques milliers de blessés. Près de 50 000 personnes y ont perdu leur maison et leurs terres. De nombreux villages furent détruits, tandis que l’industrie salvadorienne fut fortement touchée par une crise.

 

La guerre dura quatre jours (d’où le nom de Guerre de Cent heures). Le 19 juillet, sous la pression de la communauté internationale et de l’Organisation des États américains, les Salvadoriens retirèrent leurs troupes. L’immense majorité des immigrés salvadoriens quitta le Honduras. Ce qui au final avantagea López Arellano, qui put faire sa réforme agraire sans peine.

 

 

Conséquences de la guerre

Il y eut près de 2 000 morts dans chaque camp.

 

Le conflit entre Honduras et Salvador perdura. Il fallut attendre 1980 pour qu’un traité de paix soit signé. La dispute territoriale à l’origine du conflit ne fut résolue qu’en 1992 par la Cour internationale de justice (CIJ).

 

À cause du conflit, le projet de Marché commun centraméricain fut interrompu pendant 22 ans. Les militaires sortirent renforcés dans les deux pays.

 

 

Source : Wikipédia - Guerre de Cent Heures [Fr] (plus d'info)

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25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 16:12

Une situation extrême fut atteinte avec la « Emu War » (la « guerre des Emeus »), qui eut lieu en Australie-Occidentale en 1932 quand des émeus, pendant une importante période de sécheresse, convergèrent vers le village de Campion pour y trouver de l'eau, effrayant les habitants qui essayèrent en vain de les repousser, causant la destruction de plusieurs récoltes, à l'époque où le Krach Boursier de 1929 faisait sentir ses effets en Australie.

 

Pour essayer de réduire la population d'émeus, un gros oiseau indigène d'Australie, les soldats employèrent des mitrailleuses, ce qui conduisit les médias à adopter le nom de « Guerre des Émeus » pour parler de l'incident.

 

Devant l’échec des campagnes de destruction, le gouvernement se contenta finalement d'un système de récompense, déjà en place depuis 1923. 20 ans plus tard, les fermiers optèrent pour la construction de clôtures infranchissables, pour lesquelles le gouvernement australien débloqua des milliers de dollars en 1953

 

 

La-Guerre-des-Emeus---Emu-War.jpg

 

 

Sources :

Wikipédia - Guerre des Émeus [Fr]

Plus d'info ici : Nature-extreme.psyblogs.net

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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 16:10

Concubine est un terme désignant à l'origine une femme vivant quasi maritalement avec un homme de statut plus élevé possédant déjà une épouse officielle et une ou plusieurs concubines.

 

Celles-ci sont financièrement soutenues par l'homme et leur descendance est reconnue publiquement, bien que de moindre statut que celle issue de l'épouse. Lorsque le concubinage est voulu (par la femme et/ou par sa famille) il est considéré comme une sécurité économique. Lorsqu'il est subi, il s'agit parfois d'esclavage sexuel, comme dans l'ancien Royaume du Népal, où les serfs devaient donner une de leurs filles à leur seigneur.

 

 

Historiquement

Dans l’Antiquité grecque classique (IVe et Ve siècle av. J.‑C.), Homère attribue à ses héros une seule épouse et une ou plusieurs concubines. L’épouse assure une descendance légitime, la concubine est chargée de veiller à l’exécution des tâches domestiques, l’une et l’autre vivent recluses au gynécée. La fidélité à l’époux est exigée, en effet, en cas de flagrant délit d’adultère, le mari trompé a le droit de tuer sur le champ son rival, sa femme ou sa concubine.

Dans la civilisation islamique, le sultan ou tout seigneur suffisamment riche pour posséder un harem, choisissait sa concubine parmi ses esclaves en principe non musulmanes.

 

En Chine, pendant longtemps, le statut d’un homme se mesurait au nombre de ses femmes, épouses ou concubines. Dans la Chine impériale, des concubines jouent un rôle politique (comme Wu Zetian qui devint même impératrice). En 1949, les communistes ont interdit cette pratique ancestrale, signe pour eux de décadence bourgeoise.

 

Au Siam (actuelle Thaïlande), les hommes pouvaient avoir plusieurs épouses, qu'ils pouvaient revendre, ainsi que leurs enfants. L'épouse principale ne pouvait être que répudiée, et au décès de son mari, elle héritait de ses droits sur les épouses secondaires.

 

 

Aujourd'hui

En Chine, après deux décennies d’ouverture économique, les Chinois enrichis affirment à nouveau leur rang social en exhibant voitures, maisons, costumes et jolies jeunes femmes. Des villes comme Shenzen sont devenues des « villages de concubines ».

 

Parmi ces femmes, des campagnardes pauvres du sud, des demi mondaines de Shanghai, et des concubines de luxe élevées dans la bourgeoisie fortunée. On estime à 100 000 le nombre de femmes entretenues, rien que dans l’une des province les plus touchées par le phénomène, celle de Guangdong, aux portes de Hong Kong.

 

 

Source : Wikipedia - Concubine [Fr]

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