Pays disposant de l'arme nucléaire
Depuis 1945, année où la première bombe explosa au Nouveau-Mexique aux États-Unis, plusieurs pays ont tenté de maîtriser la conception d'une telle arme. Ils sont classés ci-dessous en fonction du nombre de têtes nucléaires dont ils disposent.
Pays détenteurs signataires du TNP
Cinq pays sont juridiquement reconnus comme « États dotés de l'arme nucléaire » par le TNP, voici leur arsenal en mars 2006 :
- la Russie : 16 000, dont 5 830 actives ;
- les États-Unis : 5 113 ;
- la France : 348 têtes actives ; réduction à moins de 300 en projet (déclaration du président Nicolas Sarkozy du 21 mars 2008) ;
- le Programme nucléaire du Royaume-Uni : pas plus de 225, dont un peu moins de 200 actives.
- la République populaire de Chine : environ 200, dont environ 145 actives ;
Les politologues désignent ces cinq États par le terme de « club nucléaire », qui sont également ceux qui sont membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies.
La Corée du Nord est le seul pays qui a acquis l'arme nucléaire après avoir ratifié le TNP (qu'elle avait toutefois dénoncé en 1993). Le nombre de têtes est estimé à moins d'une dizaine, dont quelques-unes seraient peut-être actives. La Corée du Nord a procédé à un essai nucléaire le 9 octobre 2006 puis a déclaré renoncer à son armement nucléaire suite à l'accord de Pékin du 13 février 2007.
- Alors que la centrale nucléaire de Yongbyon était fermée en juillet 2008 et que le début de la destruction d'un réacteur de cette centrale le 27 juin 2008 avaient laissé entrevoir la fin du programme nucléaire militaire Nord-Coréen, la situation se dégrade de nouveau lorsque que la Corée du Nord annonce fin août avoir suspendu le démantèlement de ses installations atomiques suite au piétinement des négociations.
En septembre 2008, l'annonce d'un processus de réactivation de la centrale de Yongbyon est annoncé suite officiellement au refus des États-Unis de retirer de sa liste des États soutenant le terrorisme crée de nouvelles tensions diplomatiques, mais les États-Unis retirent la Corée du Nord de la liste des États soutenant le terrorisme le 11 octobre 2008.
Le 5 avril 2009, le tir de la fusée Kwangmyŏngsŏng-2 condamné par le conseil de sécurité de l'ONU et l'arrêt de toute coopération avec l'AIEA augmente de nouveau la tension.
# Article détaillé : Essai nucléaire nord-coréen du 25 mai 2009.
Deux ans et demi après son premier essai, la Corée du Nord a annoncé le 25 mai 2009 avoir réalisé à 1h53 (GMT) un second essai nucléaire souterrain d'une puissance évalué entre 10 et 20 kilotonnes par le ministère russe de la Défense et entre 2 et 4 kilotonnes par le Commissariat à l'énergie atomique français.
Celui-ci suscite un nouveau tollé de la communauté internationale et une condamnation unanime du Conseil de sécurité de l'ONU. La Corée du Sud s'engage suite à cela pleinement à l'initiative de sécurité en matière de prolifération (PSI), ce qui est aussitôt dénoncé comme une provocation par la Corée du Nord qui dénonce l'armistice de 1953.
Après le vote à l'unanimité de la résolution 1874 alourdissant les sanctions contre le régime nord coréen le 12 juin 2009, ce dernier déclare que tout le plutonium extrait sera utilisé à des fins militaires et qu'il va débuter l'enrichissement d'uranium. Le 4 septembre 2009, il annonce être au stade final d'enrichissement d'uranium.
L'annonce le 21 novembre 2010 de la mise en service d'une usine d'enrichissement d'uranium à Yongbyon par la Corée du Nord relance et amplifie la crise alors que 48 heures plus tard l'artillerie nord-coréenne bombarde l'île sud-coréenne de Yeonpyeong.
Pays détenteurs non-signataires du TNP
Trois pays, non-signataires du TNP, disposent de l'arme nucléaire :
- l'Inde : 40 à 50 têtes, presque toutes actives ; a réalisé le 18 mai 1974 son premier essai nucléaire, officiellement à but pacifique. Le 11 mai 1998, elle réalise son premier essai militaire.
- le Pakistan : 50 à 60, presque toutes actives ; a réalisé quelques jours après l'Inde, le 28 mai 1998, son premier essai nucléaire.
- Israël : dispose d'armes nucléaires. Une centaine seraient actives. Selon un ancien technicien de la Centrale nucléaire de Dimona, Mordechaï Vanunu, Israël disposerait de plus de 200 bombes atomiques. Cette déclaration lui a valu une condamnation pour espionnage et trahison et une peine de prison de 18 ans, comme le rappelle Gordon Thomas. Il affirme de même dans son ouvrage (Histoire Secrète du Mossad: De 1961 à nos Jour) qu'Israël aurait procédé, avec l'aide de l'Afrique du Sud, à un essai sous-marin dans l'Océan Indien le 22 septembre 1979, connu sous le nom de l'Incident Vela, mais aucune certitude n'existe à ce sujet. La position officielle israélienne a toujours été de ne pas confirmer ni infirmer les spéculations relatives à sa possession de l'arme atomique. Le 6 décembre 2006, Robert Gates, secrétaire d'État à la défense américain déclarait lors de son audition au Sénat : « l'Iran est entouré de pays dotés de l'arme nucléaire : le Pakistan à l'est, Israël à l'ouest… », une première pour un haut fonctionnaire américain. Quelques jours plus tard, le 11 décembre 2006 lors d'une interview de la chaîne de télévision allemande N24 à propos des ambitions nucléaires iraniennes, Ehud Olmert déclarait : « Pourriez-vous dire que c'est la même chose que pour l'Amérique, la France, Israël et la Russie ? ». Il a été obligé de corriger la déclaration de Robert Gates ainsi que son lapsus et a rappelé la position d'Israël sur le sujet : « Israël ne sera pas le premier pays à introduire l'arme nucléaire au Proche-Orient. C'était notre position, c'est notre position, cela restera notre position. » .
Pays possédant un programme d'acquisition nucléaire
Article détaillé : Prolifération nucléaire.
Pays soupçonnés de développer un programme nucléaire militaire
- L'Iran, signataire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, qui essaie depuis plusieurs années de se procurer l'énergie atomique à des fins, officiellement, civiles. Cependant plusieurs membres de la communauté internationale pensent que ce programme peut être utilisé pour développer l'arme nucléaire, notamment depuis la découverte de l'installation de recherche de Natanz en août 2002, qui n'avait pas été déclarée à l'AIEA. Une troïka européenne (composée de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni) s'est formée et tente de pousser l'Iran à accepter un contrôle strict de son programme civil par les experts de l'AIEA. Israël et les États-Unis pour leur part laissent planer le déclenchement de représailles militaires si l'existence d'un programme militaire venait à être confirmée. Au début du mois de janvier 2006, l'Europe et les États-Unis se sont mis d'accord pour présenter l'affaire devant le Conseil de sécurité de l'ONU.
- Le Brésil, qui est soupçonné par la communauté internationale de vouloir développer un programme nucléaire. Le président Lula a signé un accord en 2008 avec l'Argentine pour le développement conjoint d'un programme nucléaire, qui n'écarte pas un possible volet militaire (construction de sous-marins nucléaires).
- L'Algérie, qui est soupçonnée de vouloir développer un programme nucléaire. Les Algériens ont mis en marche un second réacteur nucléaire, qui est particulièrement protégé. Elle suscite des craintes chez les Américains à cause de la taille de ce réacteur, et de la large défense aérienne dont il bénéficie. Une enquête de la CIA avait conclu à l'éventuelle utilisation militaire du réacteur nucléaire d'Aïn Oussara (160 km au sud d'Alger).
- L'Arabie saoudite, qui est soupçonnée de vouloir développer un programme nucléaire. L'Arabie-Saoudite et le Pakistan auraient signé un accord secret sur « la coopération nucléaire » qui fournirait aux Saoudiens la technologie du nucléaire en échange de pétrole bon marché.
- La Syrie, qui est soupçonnée par les États-Unis de vouloir développer un programme nucléaire. Un site bombardé en 2007 par l'aviation israélienne aurait pu abriter une centrale de production de plutonium. Des traces suspectes d'uranium ont également été trouvées sur le site bombardé et sur celui d'un réacteur de recherche à Damas.
Pays ayant démantelé leurs installations atomiques
- L'Afrique du Sud qui a disposé d'un arsenal clandestin avec sept têtes dans les années 1980 a démantelé celui-ci au tout début des années 1990.
- La Suisse a préconisé de se doter d'un armement nucléaire, a construit des installations pour l'enrichissement de l'uranium, puis a pris des contacts avec l'état-major de l'armée française pour acquérir une arme nucléaire avant d'abandonner le projet au milieu des années 1960.
- Durant les années 1950 et 1960, la Suède a développé un programme secret d'arme nucléaire, dans l'objectif de se protéger d'une éventuelle invasion de l'Union soviétique. Ce programme lui a permis de réaliser une bombe atomique, mais le programme a été abandonné en 1968, après la ratification du TNP.
- La Libye qui a officiellement abandonné son programme nucléaire en 2003. C'est le résultat de neuf mois de tractations secrètes entre la Libye, les États-Unis et la Grande-Bretagne.
- L'Irak a arrêté son programme nucléaire après la première guerre du Golfe. Les États-Unis et le Royaume-Uni ont soupçonné pendant un temps que le programme puisse avoir été relancé, mais depuis l'invasion de l'Irak en 2003, aucune preuve en ce sens n'a été trouvée.
- Les nouveaux États issus de la dissolution de l'Union soviétique, tels l'Ukraine et le Kazakhstan ont rendu les ogives à la Russie et démantelé les bases nucléaires sur leur sol.
- Les installations françaises en Algérie ont été démantelées et le pays n'a hébergé aucune arme nucléaire depuis son indépendance en 1962.
- De même, la base britannique d'essais nucléaires en Australie a été démantelée.