70 kilos. C’est la consommation moyenne de sucre par an et par personne en France contre 2 kilos au début du siècle. Obésité, diabète, vieillissement accéléré, accidents cardiaques, cancer, maladie d’Alzheimer, la liste de ses méfaits présumés s’allonge. Pourquoi le sucre est-il dangereux ? Par quoi le remplacer ? Faut-il faire confiance aux édulcorants de synthèse ? Existe-t-il des alternatives naturelles ?
LE SUCRE
Haro sur le sucre raffiné
D’accord, le sucre ce n’est pas bon pour la santé, mais il faut bien se faire plaisir et ce n’est pas si mauvais que cela, non ? Et bien si ! Tout d’abord, le sucre raffiné favorise la prolifération de bactéries nocives, entraînant par la même les plaques dentaires qui sont à l’origine des caries. Continuant son chemin dans le tube digestif, cet aliment ‘mort’ dépourvu de toutes vitamines ou oligo-éléments, ira puiser dans vos réserves pour être métabolisé, vous carençant notamment en vitamines B1 (mémoire) et magnésium (stress, fatigue) et créant un terrain acide propice à de nombreux dérèglements. Pour finir, il perturbera votre flore intestinale et diminuera votre immunité. Après avoir mangé 50 grammes de sucre blanc, la force de vos globules blancs est réduite de 75% et ceci durant 7 heures ! 50 grammes de sucre c’est 100 grammes de chocolat, 500ml de soda, 100g de ketchup et autres aliments industriels.
Pourtant le sucre nous apporte de l’énergie, je sens que j’en ai besoin !
Le sucre raffiné se déverse trop rapidement dans le sang, créant un regain d’énergie de courte durée. Le corps se met en état d’alerte afin de rétablir rapidement le taux normal de sucre dans le sang. C’est l’insuline, une hormone fabriquée par le pancréas, qui est chargée d’éliminer l’excès de sucre dans le sang. Si aucun tissu du corps n’a besoin de sucre, l’insuline dirige celui-ci vers le tissu adipeux et le transforme en graisse. Dès que l’insuline est créée, une réaction d’hypoglycémie (baisse du taux de sucre sanguin) s’accompagne d’une dépression mentale et physique appelant à nouveau un stimulant tel thé, café, sucre, sel, médicaments, cigarette, alcool, drogues…créant une nouvelle hyperglycémie. Ces alternances d’hyper et d’hypo glycémies dérégulent le corps et épuisent le système nerveux.
Je suis irritable, mécontent(e), fatigué(e), agressif(ve), malade…
Et si c’était l’hypoglycémie suite à trop de sucre ? Visez plutôt la longue liste des symptômes les plus fréquents de l’hypoglycémie après consommation excessive de sucreries : sensation inconsciente de faim, nervosité, irritabilité, fatigue, faiblesse, étourdissement, vertiges, dépression nerveuse, maux de tête, troubles digestifs, troubles de la mémoire, crises de larmes, insomnie, engourdissement, bâillements, anxiété sans cause, douleurs musculaires, crampes dans les jambes, fatigue le matin au réveil, caractère indécis, somnolence, manque de libido essentiellement chez les femmes, augmentation de la libido chez l’homme, cauchemars, phobies, peurs, manque de concentration, comportement associal. Certaines expériences ont montré qu’en diminuant la quantité de sucre dans l’alimentation des adolescents, on obtient une diminution extraordinaire des comportements violents.
Au secours, je suis drogué(e) !
Le sucre agirait de la même manière que les drogues dures sur le cerveau. C’est ce que suggère une étude américaine menée en 2008. La forte consommation de sucre entraîne des modifications neurochimiques dans le cerveau impliquant des troubles du comportement. Ces modifications du cerveau sont similaires à celles produites lors de consommations régulières et abusives de cocaïne, morphine ou nicotine.
Et si je continue, je risque gros ?
Oui ! À long terme, l’excès de sucre crée un vieillissement accéléré des cellules qui s’endommagent (altération des organes, rides…), favorise la prolifération des champignons dont le candida albicans (candidose), développe l’obésité (une canette de soda par jour peut faire grossir de 6,5 kg par an), favorise dans certains cas le développement de la maladie d’Alzheimer, augmente le risque de cancer du colon et de diabète de type 2. Enfin 150 000 décès cardiaques annuels seraient directement liés à la consommation de sucre aux Etats-Unis.
Et le sucre roux ?
Il est pratiquement autant raffiné que le sucre blanc, voire parfois recoloré. Il comporte donc les mêmes dangers. Pour du vrai sucre, dirigez vous en boutique bio et demandez du sucre de canne complet et intégral de type rapadura qui contient 50 fois plus de minéraux. Il est délicieux avec un léger goût de cassonade.
Si je remplace par du fructose, c’est bien, non ?
Les boîtes et le nom sont jolis mais c’est un sucre de demi-synthèse issu du raffinage de betteraves, topinambours ou maïs. Le fructose tout comme un de ses dérivés l’isoglucose, augmente le risque d’obésité, élève les triglycérides du sang (facteurs de maladies cardiovasculaires) et diminue la sensibilité à l’insuline (risque de diabète).
LES ÉDULCORANTS DE SYNTHÈSE
Consommer des produits contenant des édulcorants de synthèse n’est pas forcément un bon calcul car ils comportent beaucoup d’additifs afin de reproduire la texture, le goût et la conservation apportés par le sucre. Par ailleurs ils ne sont pas sans danger pour la santé, même si on manque encore d’études et de recul sur tous les édulcorants. Le professeur Joyeux, cancérologue émérite, prédit, qu’avec la consommation accrue d’édulcorants de synthèse, on assistera dans les prochaines années à un encouragement supplémentaire pour le goût sucré, une augmentation des cancers de la vessie et des problèmes pendant ou après la grossesse pour la mère et l’enfant.
Aspartame (E951) : des études contradictoires mais peu rassurantes.
Découvert en 1965 par la société Searle, il est mis sur le marché américain en 1974 puis suspendu quelques mois plus tard en raison de potentiels effets toxiques et cancérigènes sur le cerveau. En 1981 la FDA (Food and Drug Administration) l’autorise à nouveau et 2 ans plus tard, Monsanto rachète la société Searle.
Il est présent dans 6000 produits et dans de nombreux médicaments. Vous entendrez tout et son contraire sur l’aspartame. Par mesure de précaution, évitez le. D’après le professeur Joyeux, il pose peu de problèmes de toxicité mais peut avoir une action sur le cerveau comme le glutamate de sodium. Une des plaintes les plus fréquentes chez les victimes de l’aspartame est la perte de mémoire. D’après le docteur H.J. Roberts, qui a étudié ses effets depuis plus de 15 ans aux Etats-Unis sur 1300 victimes, les risques sont majeurs notamment sur les jeunes consommateurs : baisse des facultés cognitives, de la concentration, de la mémoire, décollement de la rétine, malformations congénitales, fatigue chronique voire maladie d’Alzheimer…
On pointe surtout du doigt sa teneur en alcool méthylique (se décomposant dans le corps en formaldéhyde, acide formique et dioxyde de carbone) en cause dans le lupus érythémateux, maladie auto-immune en forte croissance, dénommée ‘la maladie de l’aspartame’.
Enfin il est impératif de ne pas élever la température de l’aspartame car cela produit un nouvel élément au nom barbare (dicétopipérazine), neurotoxique et cancérigène notoire.
Les édulcorants de synthèse à éviter :
La saccharine (E954). Ancêtre de l’aspartame, elle est, aujourd’hui, beaucoup moins employée en France (mais beaucoup en Chine). Elle serait cancérigène.
L’acésulfame K ou de potassium (E950). Certaines études indiquent qu’il peut provoquer le cancer. L’Agence européenne de sécurité le juge inoffensif mais fixe une dose journalière limite au-delà de laquelle, certains effets secondaires peuvent se manifester : prurit, urticaire, douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées.
Le cyclamate de sodium (E952). Il est difficile d’évaluer son innocuité toxicologique mais de sérieux doutes planent. Certaines études indiquent qu’il pourrait altérer la flore intestinale, la fertilité masculine et être à l’origine d’inconforts digestifs et de tumeurs cancéreuses. Enfin il est déconseillé chez les femmes enceintes car cause possible de malformations chez l’embryon.
Le sucralose (E955). Aucune preuve actuellement de ses dangers mais seulement des doutes. On lui prête des effets secondaires sur le foie, les reins ou une baisse de l’immunité.
Le néotame (E961). Petit frère de l’aspartame, ce nouveau venu est présenté comme sans danger et vient tout juste d’être autorisé en Europe. Peu de recul à l’heure actuel mais sa composition chimique peut laisser dubitatif…Lisez les étiquettes car il peut être partout ! (boissons aromatisées, lait, céréales, bières, conserves, compléments alimentaires…)
L’acide glycyrrhizique (E958). À base de réglisse, nous avons encore peu de recul, mais tout comme la réglisse, il est à éviter chez les hypertendus.
Mention passable pour certains édulcorants
L’érythritol (E968).
On le trouve à l’état naturel dans certaines algues. Il est sans danger s’il est garanti sans OGM (fabriqué à partir de maïs).
L’isomalt (E953), le lactilol (E966) et le maltitol (E965).
Sans effets secondaires majeurs, Ils peuvent provoquer des ballonnements et diarrhées.
Le mannitol (E421).
Édulcorant naturel, il est issu de la manne de frêne, des algues brunes ou du maïs (risque d’OGM donc). En restant sur une consommation journalière faible, on risque simplement des ballonnements et des flatulences. Un abus peut entraîner des diarrhées et une colite.
Le sorbitol (E420).
Issu des baies de sorbier, il est naturel. Malheureusement il est aussi issu du maïs et peut donc contenir des OGM. Il peut causer des inconforts digestifs (diarrhées, ballonnements, flatulences…) et ceci dès 2 bonbons seulement. Déconseillé en cas de fragilité digestive.
La thaumatine (E957).
Elle est d’origine naturelle et est beaucoup employée dans l’industrie agro-alimentaire pour ses qualités de ‘masqueur d’amertume’ notamment.
Le xylitol (E967).
Surnommé le sucre anti-carie, il est fabriqué à partir de l’écorce de bouleau en Finlande et regorge de bénéfices bucco-dentaires. Malheureusement, la majorité du xylitol ne provient plus de Finlande mais de Chine. Privilégiez la mention xylitol de bouleau et consommez le raisonnablement car il peut lui aussi provoquer des inconforts digestifs.
LES ALTERNATIVES NATURELLES !
L’inuline, un édulcorant bon pour la santé !
On trouve de l’inuline dans les racines de chicorée, les topinambours, la bardane et aussi dans l’ail et l’oignon. L’industrie agro-alimentaire l’utilise de plus en plus et l’extrait pour cela des racines de chicorée. Elle a des vertus prébiotiques et donc bénéfiques pour la flore intestinale. De plus, elle potentialiserait l’absorption du calcium et serait donc indiquée pour les enfants et en prévention de l’ostéoporose. Enfin, elle est utile lors de constipation chronique, réduirait le ‘mauvais’ cholestérol et les triglycérides et permet de contrôler l’appétit (coupe faim).
La stévia, enfin autorisée en France
Depuis 2010, elle est enfin autorisée en France comme édulcorant. La stévia est un arbuste originaire du Paraguay. Il est aujourd’hui cultivé dans le monde entier. Une feuille a le pouvoir sucrant d’un sucre. Vous pouvez le trouver en magasins diététiques sous la marque Sylvia en comprimés.
Le miel
S’il est pointé du doigt pour son index glycémique élevé, il reste un aliment bourré de vertus. À tel point que l’on parle d’apithérapie. Peu digeste mélangé à d’autres aliments, pensez à le consommer seul en dehors des repas (dans une tisane par exemple) et avec modération. Selon sa provenance, les vertus diffèrent : miel de châtaignier pour la circulation, d’eucalyptus pour la sphère ORL, de bruyère pour les problèmes urinaires, etc…
Le sirop d’érable
Délicieux, il serait, cela tombe bien, bon pour la santé car regorgeant de sels minéraux. Certains professionnels de santé lui prêtent en revanche peu de vertus car son procédé de fabrication, comprend une étape de chauffage qui détériore les vitamines et minéraux.
Le sirop d’agave
Extrait de l’agave, un cactus mexicain, il est riche en sels minéraux. C’est un de nos chouchous avec son faible index glycémique, son fort pouvoir sucrant, son goût neutre et sa forme liquide rappelant le miel.
Sirop d’orge
Son index glycémique est très élevé mais il a l’intérêt de contenir du maltose qui prédigère les céréales. Il serait également galactogène (favorise la production de lait lors de l’allaitement).
Le sucre de sève de fleur de cocotier
Nouveau venu en Europe, il provient des Philippines et est extrait de la fleur de coco et se présente sous forme de poudre. Il a lui aussi un index glycémique très faible et est facile d’utilisation (comme un sucre normal). Vous pouvez le trouver chez ‘Le Monde est Bio’. www.lemondeestbio.com (8 euros les 500g).
La sève de kitul
Issue des fleurs d’un arbre Sri Lankais, la sève est filtrée et chauffée, puis bouillie. Elle a un index glycémique faible et un apport intéressant en vitamines et minéraux, probablement dégradés en grande partie par la cuisson.
Sources :
L’envers des étiquettes, charles wart, Editions Amyris
Changer d’alimentation, Professeur Henri Joyeux, Collection Ecologie Humaine
Diététique du 21ème siècle, docteur Ch. Tal Schaler, Colelction NutriDoc
L’homme empoisonné, Daniel Kieffer, Editions Grancher
Lanutrition.com
Guérir.org
Cookissime.fr
Octobre 2010