Polémiques :
Réaction de Michel Droit
Au printemps 1979, la chanson titre devient un tube si important qu’elle provoque une vive réaction des militaires et de certains conservateurs. La polémique est lancée par le futur académicien Michel Droit, qui rédige une violente diatribe contre ce qu’il nomme « l’odieuse chienlit […] une profanation pure et simple de ce que nous avons de plus sacré. » Le texte paraît le 1er juin 1979 dans le Figaro Magazine : « Quand je vois apparaître Serge Gainsbourg je me sens devenir écologiste. Comprenez par là que je me trouve aussitôt en état de défense contre une sorte de pollution ambiante qui me semble émaner spontanément de sa personne et de son œuvre, comme de certains tuyaux d’échappement… » L’éditorialiste, révolté par cette version de l’hymne national, s’emporte jusqu’à la limite de l’antisémitisme, allant jusqu’à insinuer que Gainsbourg fait du tort aux autres Juifs[réf. souhaitée]. Il reproche à Gainsbourg d’ouvrir la porte à un regain d’antisémitisme, en déformant la version originale de La Marseillaise. La controverse devient rapidement phénoménale, ce qui apporte aussi une certaine notoriété au chanteur. L’album devient d’ailleurs disque de platine en quelques mois.
Serge Gainsbourg répond deux semaines plus tard par un article intitulé « On n’a pas le con d’être droit » paru dans Le Matin-Dimanche : « Peut-être Droit, journaliste, homme de lettres, de cinq dirons-nous, […] croisé de guerre 39-45 et croix de la Légion d’honneur dite étoile des braves, apprécierait-il que je mette à nouveau celle de David que l’on me somma d’arborer en juin 1942 noir sur jaune et ainsi, après avoir été relégué dans mon ghetto par la milice, devrais-je y retourner, poussé cette fois par un ancien néo-combattant ? »
Jane Birkin a aussi réagi en écrivant à Michel Droit.
Altercation avec les militaires
Le 4 janvier 1980, alors que Serge Gainsbourg doit se produire à Strasbourg, la salle de concert est investie par des militaires parachutistes, qui désapprouvent la version de la Marseillaise chantée par Gainsbourg et distribuent des tracts. La situation est tendue, et Gainsbourg fait le choix de se présenter seul sur le devant de la scène. Il entonne a cappella le premier couplet de La Marseillaise dans sa version originale, un poing levé, et les paras se mettent tous au garde à vous pour l’hymne national. Il termine en leur adressant un bras d'honneur avant de se retirer.
Cet évènement relaté par les médias participe à l’envolée des ventes de son album, et Aux armes et cætera devient le premier disque d’or de sa carrière. En quelques mois, l’album est vendu à 300 000 exemplaires3. Il entame alors une tournée triomphale avec Sly & Robbie et accompagnés des choristes de Bob Marley, les I Threes.
Gainsbourg déclare à propos de cette chanson : « Je suis un insoumis qui a redonné à La Marseillaise son sens initial. » Quelques années plus tard, il achète le manuscrit original de La Marseillaise de Rouget de Lisle à la salle des ventes de Versailles, pour la somme de 135 000 francs de l’époque (soit environ 14 000 euros).
Source : Wikipédia.fr