Le Grand Géocoucou, parfois aussi appelé Géocoucou de Californie (Geococcyx californianus), est une espèce d'oiseaux coureurs nord-américains de la famille des cuculidés qui compte, entre autres, les coucous.
Les habitudes terrestres du géocoucou lui ont valu le nom de « coureur de route » en anglais (Roadrunner) et en espagnol (Correcaminos) ; il est de fait plus apte à la course qu'au vol. Omnivore et opportuniste, il présente de nombreuses adaptations aux milieux arides. Il lui arrive de réaliser un parasitisme de couvée, mais pas d'une manière systématique comme le Coucou gris.
Cet oiseau à l'aspect longiligne et au plumage strié, pourvu d'une longue queue et doté d'une crête qu'il tient souvent érigée, est une figure connue en Amérique du Nord, que ce soit dans le bestiaire rituel de peuples amérindiens ou comme symbole de plusieurs organismes américains. Le Grand Géocoucou est devenu mondialement célèbre depuis le succès du personnage de Bip Bip dans le dessin animé Bip Bip et Coyote.
Grand Géocoucou en pleine course
Caractères distinctifs
Le Grand Géocoucou a une allure typée difficile à confondre. Sa grande taille, sa crête foncée souvent dressée, son bec fort, sa grande queue, ses pattes longues et fortes et ses habitudes terrestres le distinguent de toutes autres espèces d'oiseaux. Il hoche souvent la queue, en la relevant rapidement puis en la rabaissant lentement. Les iris de ses yeux sont jaunes.
Le Grand Géocoucou est morphologiquement adapté à la locomotion terrestre. Comparée aux autres membres arboricoles de la famille des cuculidés, notamment la sous-famille des Neomorphinae, la masse musculaire associée aux pattes est plus développée et assure une plus grande puissance et un meilleur équilibre lors de la course. Les doigts des pattes, plus flexibles, permettent à l'oiseau autant d'aisance sur le sol que perché sur une branche.
L'allure générale singulière et comique du géocoucou fait de lui l'espèce la plus caractéristique de l'avifaune des milieux arides américains.
Mensurations
La longueur moyenne du Grand Géocoucou est de 58 cm, variant entre 52 et 62 cm, pour une envergure moyenne 56 cm. La longueur moyenne de la queue est de 29 cm. La longueur du tarse varie de 58 à 62 mm et celle du culmen (arête supérieure du bec) de 33 à 35 mm.
La masse moyenne des adultes est de 376 g, avec un minimum de 220 g et un maximum de 540 g. Une importante variation de masse existe, les populations de l'ouest étant de plus grande taille que celles de l'est.
Locomotion
Course
Le Grand Géocoucou peut maintenir une vitesse à la course d'au moins 30 km à l'heure sur de longues distances. Lorsqu'il court rapidement, il place sa tête et sa queue parallèlement au sol, et utilise sa queue comme gouvernail pour l'aider à changer de direction. Il préfère courir dans les endroits dégagés, comme les routes, les sentiers bien tassés et les lits de rivières asséchées plutôt que dans la végétation dense.
Vol
Le géocoucou vole peu. Il plane en s'élançant d'un perchoir – un arbre ou une construction humaine. Il est plus rare de le voir voler entre des perchoirs potentiels sur de courtes distances de 4 ou 5 mètres.
Alimentation
Le géocoucou est un omnivore opportuniste. Il se nourrit de presque tous les petits animaux et insectes qu'il peut attraper : lézards, petits serpents, scorpions, mygales et autres araignées, mille-pattes, rongeurs (souris, sigmodons, spermophiles, campagnols), jeunes lapins, petits oiseaux et leurs œufs, divers insectes (criquets, sauterelles, coléoptères, chenilles, fourmis, abeilles, guêpes), escargots, crapauds ; il se nourrit même de jeunes chauves-souris. Il lui arrive parfois de se nourrir de charognes.
Il consomme à l'occasion des fruits d'opuntia et de rhus. Il frappe les fruits d'opuntia au sol afin d'en enlever les épines. Fruits et graines peuvent représenter jusqu'à 10 % de son régime alimentaire.
Il recherche généralement sa nourriture dans des zones dégagées de végétation. Il explore parfois les buissons et les arbres de faible hauteur, glanant çà et là les invertébrés qu'il y trouve avec toutefois moins d'agilité que lorsqu'il est au sol. Il capture aussi les oiseaux qu'il trouve aux mangeoires, aux nichoirs d'oiseaux et dans les filets japonais.
Les oiseaux capturés sont partiellement ou totalement déplumés avant d'être consommés. Les scorpions sont saisis par la queue. Les petits mammifères sont tués d'un coup de bec à la base du crâne. Généralement, il étourdit ou tue les plus grosses proies (mammifères, reptiles) en les frappant rudement au sol de façon répétée tout en les tenant fermement avec son bec. On a compté, dans ce cas, jusqu'à 21 coups à la minute. Comme il avale ses proies entières, ce martelage a pour principale fonction de les démembrer pour les rendre plus faciles à avaler.
Les crotales (ici, Sistrurus catenatus) sont sans conteste les proies les plus dangereuses du Grand Géocoucou.
La prouesse la plus spectaculaire du Grand Géocoucou est sans doute sa capacité à maîtriser et tuer les crotales. W. Meinzer décrit, photographies à l'appui, comment le volatile s'y prend pour terrasser des crotales (Sistrurus catenatus, Sistrurus miliarius) d'une taille pouvant aller jusqu'à 60 cm de long. L'oiseau, s'accroupit et, les ailes tombantes, commence par tourner autour du reptile lové afin de mettre sa vitesse à l'épreuve. Au moment où le serpent s'élance pour frapper le géocoucou, celui-ci se replie avec rapidité pour aussitôt après se jeter sur sa proie, momentanément vulnérable, et la saisir par la tête. Le géocoucou frappe vigoureusement le crotale au sol pendant plusieurs minutes, après quoi il l'avale ou l'emporte pour nourrir ses petits. Un couple de géocoucous peut unir ses efforts pour terrasser un crotale. Les deux oiseaux tournent alors ensemble autour du serpent en attendant une ouverture. Le premier qui en a l'opportunité bondit sur le serpent et le tue.
Source : Wikipédia - Grand Géocoucou [Fr]