Aubert est né à l'époque mérovingienne près d'Avranches, dans une famille pieuse et fort considérée, soit à Genêts, soit à Huisnes-sur-Mer.
À la mort des siens, il distribue son héritage aux pauvres et se fait prêtre. Prélat charitable et sage, il est tout naturellement élu douzième évêque d'Avranches. Pieux et solitaire, saint Aubert a coutume de se retirer au Mont Tombe pour se recueillir dans l’oraison et échanger avec les solitaires qui y mènent une vie érémitique.
Parvenu à la tête de l'épiscopat avranchin sous le règne du roi Childebert III (695-711), il aurait rêvé à trois reprises de l'archange qui lui ordonne de lui consacrer un sanctuaire au sommet du mont Tombe, à l'instar du mont Gargan en Italie, créé au Ve siècle. Hésitant par crainte d’être le jouet d’une illusion du Malin, l'homme est convaincu par la troisième apparition de l'archange qui sermonne l'évêque, lui répète l’ordre du ciel. La forte pression (« pulsatur hausterius ») évoqué dans le Revelatio se traduit dans la légende par le doigt angélique qui laisse une cicatrice profonde à la tête et un trou sur la face postérieure, du côté droit, de la relique du crâne, conservé à la basilique Saint-Gervais d'Avranches.
Suite à cette troisième apparition, saint Aubert n’hésite plus et se met à pied d’œuvre.
Le crâne de l'évêque, appelé « chef de saint Aubert », est d'une couleur ambrée, bien conservé et robuste. Il porterait le stigmate du doigt de l’archange. Ce trou mythique apparaît sur l'os pariétal droit du crâne. La perforation a un contour presque parfaitement circulaire (le diamètre varie de 17 à 21 mm) avec une boursouflure régulière. Quelques os manquent au niveau du plafond postérieur des orbites, des fosses nasales et de la majeure partie de la voûte du palais. Des prélèvements semblent avoir été effectués sur l'apophyse mastoïde gauche.
Des analyses paléopathologiques effectuées dans les années 2000 penchent pour un kyste épidermoïde d'un homme âgé de 60 ans ou plus, ayant vécu dans les temps historiques. Ces analyses confirment le rapport de l'anthropologue R. Hartweg, effectué en 1985, selon lequel le trou ne peut avoir été fait après la mort de la personne, ni être la conséquence d'un traumatisme ou d'une lésion pathologique. L'état de conservation du crâne laisse supposer que le corps n'a pas été inhumé en pleine terre mais dans un sarcophage ou un cercueil.
Sources :