1 avril 2011 5 01 /04 /avril /2011 11:57

Le couple de végétaliens jugé depuis mardi aux assises de la Somme pour le décès, faute de soins médicaux appropriés, de leur bébé de 11 mois, avait puisé ses méthodes de soins naturels dans un ouvrage de puériculture de 1952.

 

 

Le couple de végétaliens jugé depuis mardi aux assises de la Somme pour le décès, faute de soins médicaux appropriés, de leur bébé de 11 mois, avait puisé ses méthodes de soins naturels dans un ouvrage de puériculture de 1952, a-t-on appris jeudi au troisième jour du procès.

 

Leur fillette, Louise, est morte le 25 mars 2008 à leur domicile de Saint-Maulvis (Somme) d'une bronchite mal-soignée alors qu'elle était affaiblie par des carences en vitamines qui pourraient être liées au régime végétalien des parents. La fillette était nourrie au sein de la mère. Dès le mois de décembre 2007, Louise avait contracté une bronchite. Ses parents, qui refusaient toute médication, avaient tenté de la soigner avec des cataplasmes d'argile, de choux, de sinapismes à base de farine et de moutarde et de massages à l'huile de camphre et d'ail, pour décongestionner ses bronches.

 

Aux dires des parents, l'enfant semblait mieux se porter. Toutefois, son état de santé toujours précaire, marqué par des hausses et baisses de températures, les a amenés à faire examiner le bébé le 6 janvier 2008 par un médecin de garde qui leur a conseillé de le faire hospitaliser, soupçonnant une pneumopathie. Mais le couple a préféré s'en tenir aux méthodes puisées dans un livre de puériculture de 1952, "Le guide naturel de l'enfant", écrit par Jeanne Dextreit.

 

 

Verdict vendredi

 

Les avocats de la défense, Mes Stéphane Daquo et Patrick Quenel, ont souligné la grande confiance des parents dans l'ouvrage, dont l'auteur, 89 ans, a témoigné jeudi au tribunal. "A l'époque il y avait quantité de choses dont on ne disposait pas, comme
les pommades et crèmes anti-inflammatoires",
a-t-elle souligné. "Il aurait fallu réfléchir, car le livre est ancien", a-t-elle ajouté.

 

Les experts médicaux, qui imputent la mort de Louise à une "pneumopathie bilatérale liée à une carence en vitamine B12 et un déséquilibre alimentaire", ont notamment critiqué l'utilisation du camphre, préconisée dans l'ouvrage de Mme Dextreit. Le camphre est particulièrement contre-indiqué chez un enfant de moins de 36 mois, en raison des risques de convulsions, de vertiges et d'insuffisance respiratoire aiguë. Il a pu participer au décès sur le sujet déjà fragile, ont-ils souligné.

 

Sergine et Joël Le Moaligou encourent 30 ans de réclusion pour "privation de soins ou d'aliments suivie de mort". Le verdict est attendu vendredi.

 

 

Source : Lci.tf1.fr

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